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Violences sexuelles dans le judo : suspension d'un deuxième entraîneur, ex-dirigeant de la fédération

Il s'agit du second entraîneur de ce club faisant l'objet d'une suspension. [FRANCK FIFE / AFP]

Le patinage artistique, l'escalade, l'équitation, la natation, le roller... Et maintenant le judo. Deux semaines après les révélations d'abus sexuels et d'un viol présumé qu'auraient faire subir des entraîneurs à de jeunes judokates, la Fédération française de judo a annoncé la suspension d'un deuxième entraîneur.

Ce coach d'un club du Nord de la France est soupçonné d'avoir commis plusieurs agressions sexuelles. Il est aussi un ancien membre du comité directeur de l'organisation entre 2012 et 2016, a appris l'AFP vendredi de sources concordantes. Il s'agit du second entraîneur de ce club faisant l'objet d'une suspension. Le premier avait été démis de ses fonctions après avoir appris sa mise en examen pour viol sur mineur. 

«J'ai reçu un courrier de la fédération et je sais d'où ça provient. On a émis des soupçons sur ma personne», a reconnu l'ex-membre du comité de direction de la fédération ayant fait l'objet d'une suspension auprès de l'AFP. «Ce sont des désaccords entre des personnes dans un club, ça peut être ça, a-t-il estimé. Je vais voir les suites que je vais donner de mon côté quand même».

«Le fil commence peut-être juste à se dérouler »

C'est le témoignage d'au moins une licenciée du club qui a déclenché la procédure, a indiqué une source proche du dossier. Avant d'affirmer : «mais le fil commence peut-être juste à se dérouler».

Comme dans quasiment tous les scandales qui ont secoué des fédérations sportives françaises ces derniers mois, la publication du premier témoignage a un effet libérateur pour d'autres victimes qui se décident elles aussi à prendre la parole. Les révélations glaçantes du Parisien le 1er novembre ont ainsi ouvert la voie à d'autres témoignages de violences sexuelles survenues dans les coulisses des dojos, laissant entrevoir du même coup l'ampleur du phénomène.

La Fédération a confirmé cette semaine que d'autres faits de violences sexuelles avaient été rapportés. 

Une vingtaine de cas de violences sexuelles rapportés

Sur les 330 cas de violences sexuelles recensés tous sports confondus par la cellule dédiée au ministère des Sports, une vingtaine vise actuellement le judo. Il s'agit d'un des sports les plus pratiqués en France avec près d'un demi-million de licenciés.

Dans un entretien accordé à Libération le 14 novembre, la ministre des Sports Roxana Maracineanu a salué la libération actuelle de la parole des victimes, dont les récits n'ont pourtant pas toujours été écoutés. En témoigne l'histoire de Marie, une ancienne judokate qui s'est confiée au micro de RTL.

En 2001, alors qu'elle participe à un stage de sélection régionale, elle raconte qu'un entraîneur s'est introduit dans son lit. Âgée de 18 ans à l'époque, la jeune femme décide de rapporter les faits à un autre membre du staff. Résultat : elle est suspendue pendant dix jours de son pôle d'entraînement. Quant à l'entraîneur auprès duquel elle a lancé l'alerte, il reçoit un blâme pour diffamation. Le coupable, lui, se voit simplement signifier qu'il doit mieux organiser le «logement des stagiaires à l'avenir». 

Une mission d'inspection a été lancée le 5 novembre dernier par la ministre des sports Roxana Maracineanu sur le sujet des violences sexuelles et s'attaquant à la fois au judo et l'équitation.

Retrouvez toute l'actualité sur les violences sexuelles ICI  

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