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Emilie Gomis : «Le basket est un sport accessible à tous»

Emilie Gomis est vice-championne olympique de basket avec l'équipe de France. [Chris Besson]

Emilie Gomis, vice-championne olympique avec l’équipe de France de basket et ambassadrice de Paris 2024, a récemment participé au raid Sahraouiya dans le sud du Maroc. L’occasion de discuter balle orange avec CNEWS entre deux épreuves.

Elle a troqué les parquets et les paniers pour du trail, du canoë ou encore du VTT au milieu du désert marocain. Ambassadrice des Jeux Olympiques de Paris 2024, Emilie Gomis, ancienne internationale tricolore, était la marraine de la Sahraouiya, challenge 100% féminin et solidaire disputé à Dakhla, dans le sud du Maroc, il y a quelques jours. Un moment de partage avec des nombreuses femmes sportives ou débutantes.

Comment vous êtes-vous sentie lors de ce Raid ? N'est-ce pas trop difficile de passer du basket à une épreuve multisports ?

C'est le genre de chose que j'aime les challenges comme la Sahraouiya. En plus, dans un décor magnifique. Ça me sort un petit peu des terrains de basket. Et puis, on rencontre énormément de filles. C’est solidaire, féminin. Il y a le côté sportif mais surtout, avant tout, la solidarité entre femmes. On a eu quelques échanges donc c'est super sympa de partager ce moment-là.

L’aventure en binôme vous a plu ?

Il y a eu des passages assez soutenus mais c’est là que la solidarité entre en jeu. Etant en binôme, on se soutient l’une et l’autre. Ma binôme Sofia, au début, était un peu stressée. Donc je lui expliquais qu’il n’y avait pas de quoi stresser. On va dans l'inconnu donc tu ne peux que progresser puisque tu avances. Elle hésitait, je lui ai dit : «Tu sais quoi ? Il n’y a que le médecin qui peut t'arrêter donc si le médecin dit c'est pas bon, c'est pas bon, mais s'il ne dit rien c'est que tu peux continuer.» Elle a continué puis après elle est partie comme une bombe. C'est la tête qui souvent dit stop avant vraiment la fatigue. Le plus important c'est qu'elle soit fière de ce qu'elle fait.

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Crédit : Chris Besson

En tant qu’athlète professionnelle, cela a-t-il été compliqué de s’adapter et de se mettre «au niveau» ?

C’était aussi un défi pour moi parce que quand tu es toute seule, tu n’as pas de souci mais lorsque l’on est en binôme, tu es obligée de travailler en collaboration et être patiente. Ça m’apprend aussi à ne pas être trop exigeante et à regarder ma coéquipière. A l’aider d’une certaine manière. C'est pas facile pour moi mais pour quelqu'un qui part de zéro c'est encore pire.

Etre marraine et participer, c’est une occasion de promouvoir le sport aussi ?

Le sport, c'est un vecteur au niveau de la confiance, de l’estime de soi. Le sport, ça te sort de pas mal de galères. Donc, oui évidemment, avec mon statut, c’est une belle occasion de parler du sport professionnel mais aussi amateur d’où je viens également. Et surtout, c’est une belle occasion de parler du sport féminin. De montrer à toutes les femmes qu’elles peuvent pratiquer une discipline.

Et aussi d’évoquer les JO de Paris 2024…

Evidemment… dès que je peux placer les Jeux, n'importe où, je le fais. En tant qu’ambassadrice, c’est normal. Surtout à l’étranger, c’est une bonne chance de parler de cet événement qui va être historique et qui va se dérouler chez nous. Ce sera une grande fête en France et pour le monde entier. Lorsque je suis à l’étranger, comme pour ce raid au Maroc, c’est aussi l’occasion de partager un moment avec les expatriés mais aussi les locaux via une initiation sportive pour faire découvrir certains sports olympiques. Mais aussi d’avoir un échange.

Est-ce aussi l’occasion de promouvoir le basket ?

C’est mon sport donc évidemment. Et puis il faut dire aussi que c'est un sport accessible. C'est un sport urbain. Ce n’est pas cher. Tu prends un ballon et tu peux jouer avec tes amis ou même des gens que tu ne connais pas. Tu peux jouer sur un demi-terrain, et c’est parti.

Il y a le problème des infrastructures toutefois…

Oui mais la chance que l’on a désormais c’est qu’il y a la nouvelle discipline, le 3x3 (3 contre 3) qui est aux Jeux olympiques. C'est un demi-terrain de basket qui peut se placer n'importe où. Sur une surface plate, on peut installer un terrain plastifié qui s'emboîte. On amène un panier et voilà. C'est amovible donc ça aussi ça permet d'aller dans des endroits vraiment reculés et puis d'apporter le sport là où les gamins n'ont pas la possibilité d'aller dans un club.

* Emilie Gomis milite activement pour les droits de la femme et son émancipation. Elle est engagée dans les instances comme sur les terrains avec son association Tous Ego par Le Sport, dont le but est d'encourager l'éducation par le sport. La basketteuse est membre de la Commission des Athlètes de Haut Niveau (CAHN) au sein du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) afin de représenter les intérêts des sportifs en France.

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