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Équipe de France féminine : état de crise, les départs se multiplient chez les Bleues

«J'aime la France plus que tout (...) mais je ne peux plus cautionner le système actuel bien loin des exigences requises par le plus haut niveau», a écrit sur les réseaux sociaux Wendie Renard. [FRANCK FIFE / AFP]

Après la mise en retrait le vendredi 24 février de l’emblématique capitaine de l’équipe de France féminine Wendie Renard, de la buteuse Marie-Antoinette Katoto et de Kadidiatou Diani, Perle Morroni a annoncé, ce 25 février, mettre également entre parenthèses sa carrière internationale.

Les départs se suivent. La capitaine de l’équipe de France féminine de football Wendie Renard d'abord, puis dans la foulée Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani ont annoncé leur volonté de prendre du recul vis à vis de l'équipe de France, à cinq mois du début du Mondial. Ce samedi 25 février, c'est Perle Morroni qui a annoncé à son tour qu'elle se mettait en retrait de la sélection tricolore. 

«J'aime la France plus que tout (...) mais je ne peux plus cautionner le système actuel bien loin des exigences requises par le plus haut niveau», a d'abord écrit Wendie Renard, la défenseuse de Lyon qui compte actuellement 142 sélections avec les Bleues, sur les réseaux sociaux ce 24 février. 

«C'est un jour triste mais nécessaire pour préserver ma santé mentale. C'est avec le cœur lourd que je viens par ce message vous informer de ma décision de prendre du recul avec l'Équipe de France. Je ne ferai malheureusement pas cette Coupe du monde dans de telles conditions. Mon visage peut masquer la douleur mais le cœur, lui, souffre... et je n'ai plus envie de souffrir», a développé la joueuse de 32 ans dans un message posté sur Instagram et Twitter.

Puis Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani lui ont emboîté le pas dans la journée, dénonçant le management de la sélectionneuse Corinne Diacre.

Ce 25 février, c'est au tour de Perle Morroni de prendre la parole. Tout comme sa capitaine, l'arrière gauche de l'Olympique Lyonnais dénonce «le système du management de l'Équipe de France actuel pour en avoir souffert personnellement» avant d'apporter son soutien à «Wendy, Marie, Kady et toutes celles qui prendront la parole». 

En fin de journée, Griedge Mbock, sélectionnée à plus de 70 reprises chez les Bleues, a également apporté son soutien à sa partenaire de défense centrale Wendie Renard. «Dans le contexte actuel, je tiens à apporter tout mon soutien à ma Capitaine Wendie, exemplaire sur bien des plans et à mes coéquipières qui ont déjà pris la parole. C’est avant tout un cri du cœur qui, j’espère saura être entendu», a-t-elle tweeté.

Depuis ces annonces, l'UNFP (syndicat français des joueurs et joueuses, ndlr) a apporté son soutien aux joueuses concernées. Mais les soutiens dépassent désormais les frontières de l'Hexagone. La FIFPRO (syndicat international des joueurs et joueuses) s'est également positionné en leur faveur dans un communiqué : «La FIFPRO est solidaire. Les joueuses ne devraient pas sacrifier leurs carrières internationales pour demander du changement et des réformes». Les footballeuses américaines Megan Rapinoe ou encore Alex Morgan ont également affiché publiquement leurs soutien aux Tricolores.  

Une quadruple annonce qui sonne comme un profond coup de tonnerre pour le football féminin français, alors que la Coupe du monde a lieu dans seulement cinq mois en Australie et en Nouvelle-Zélande, avec comme ultime objectif de décrocher un premier titre international. 

corinne diacre cibléE 

La relation qu’entretient Wendie Renard avec la sélectionneuse des Bleues Corinne Diacre a toujours été complexe, laissant peut-être présager un avenir incertain pour cette dernière.

En effet, dès 2017, les choix sportifs de la sélectionneuse interpellaient, alors qu’elle avait retiré le brassard de capitaine à la Martiniquaise à son arrivée en 2017, avant de le lui rendre en septembre 2021.

Récemment, la capitaine avait également reconnu qu’il était compliqué de se lancer dans l'expérimentation d'un nouveau système tactique en raison du manque de «temps» en sélection, allant à l'encontre des choix de Corinne Diacre, qui assumait elle une «revue d'effectif» et des «essais» multiples à quelques mois du Mondial.

Wendie Renard n'est pas la seule à être en froid avec Corinne Diacre. Sarah Bouhaddi avait elle aussi décidé de se mettre en retrait des Bleues dès l'été 2020. « Au moment où elle est arrivée, elle ne nous a pas saluées ni félicitées (en parlant d’une Ligue des champions remportée deux jours plus tôt, NDLR). Pourtant, il y avait trois joueuses de l’équipe de France. Ce n’était peut-être pas des joueuses qui lui plaisaient mais des joueuses de l’équipe de France. C’est triste, mais avec cette personne-là, on est dans un combat quotidien », avait-elle révélé Dans une interview donnée à OL Play en octobre le même année. 

Après les prises de positions de son ex-capitaine, de Kadidiatou Diani et de Marie-Antoinette Katoto, l'ancienne gardienne de l'Équipe de France a affiché son soutien à ses ex-coéquipières sur les réseaux sociaux. 

Très décriée depuis le début de son mandat à la tête des Bleues, Corinne Diacre avait notamment écarté de longue date d'anciennes joueuses emblématiques partenaires de Renard à Lyon, comme Eugénie Le Sommer et Amandine Henry.

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