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Biathlon - Fabien Claude : «Mon objectif, c’est d’être champion olympique à Milan»

Fabien Claude est un véritable passionné de poker. Fabien Claude est un véritable passionné de poker. [Caroline Darcourt/Winamax]

Un peu plus de deux mois après la fin de la Coupe du monde de biathlon, Fabien Claude, rencontré à Marrakech (Maroc), à l’occasion du Sismix organisé par Winamax, a entamé la préparation de la saison prochaine avec déjà dans un coin de sa tête les JO 2026 à Milan, où il visera une médaille d'or.

Quel bilan faites-vous de votre saison, qui s’est terminée il y a un peu plus de deux mois ?

J’en suis vraiment satisfait, même si malheureusement il m’a souvent manqué une balle pour monter au moins une fois sur un podium, qui était clairement mon objectif de la saison. J’ai terminé à cinq reprises dans les cinq premiers, mais je n’ai jamais fait mieux que 4e. C’est dommage car j’ai eu plusieurs opportunités, et le petit regret c’est au Grand-Bornand, où j’ai fait deux fois 4e. Devant mon public, avec une foule et une ferveur incroyable, j’aurais vraiment aimé monter au moins sur le podium, notamment sur la poursuite. Cela me donne en tout cas beaucoup d’envie pour la suite.

J'ai le niveau physique pour être dans le top 5

Comment jugez-vous votre 10e place au classement de la Coupe du monde ?

C’est une satisfaction pour moi. J’ai coché une nouvelle étape dans ma carrière en disant que je fais partie du top 10 mondial. Ce n’est pas anodin. Maintenant, la prochaine étape, c’est d’aller chercher le top 5, et pourquoi pas mieux. J’ai encore une marge de progression assez importante. J’ai le niveau physique pour être dans ce top 5. Aujourd’hui, il me manque juste de la régularité sur le pas de tirs. Je me construis lentement mais sûrement, et j’espère parvenir à mes fins.

L’une des prochaines étapes, c’est aussi de décrocher cette première victoire individuelle…

Bien sûr ! Je ne suis pas passé loin, il y a deux ans quand j’ai enchaîné deux podiums de suite. Beaucoup de monde a commencé à parler de cette première victoire et je me suis laissé embarquer. Mais je me suis finalement écroulé dans la saison car il y avait beaucoup trop d’attentes. Et je n’ai pas su les gérer. Pourtant, quand j’ai décroché ces deux podiums, j’étais moins fort qu’aujourd’hui. Donc ça laisse de l’espoir pour y parvenir.

Avez-vous d’autres objectifs à plus ou moins long terme ?

Je ne fixe pas d’objectifs sur une année, mais je me projette sur un projet global. Je vais mettre en place des axes de travail pour progresser avec en point de mire les JO 2026. Mon objectif, c’est d’être champion olympique à Milan. Peu importe la course. Je vais tout faire et tout mettre en place pour y arriver. Et cela passe évidemment par des résultats en Coupe du monde et des victoires. Car c’est compliqué de me lancer dans les Jeux et de dire que mon objectif est d’être champion olympique sans avoir la moindre victoire. C’est un peu se mentir à soi-même. Même si sur une course d’un jour tout est possible et c’est ce qui fait souvent la beauté des Jeux. Mais si avant les JO, je monte régulièrement sur le podium et je décroche au moins une victoire, ça me permettra vraiment d’y croire.

Mais pour décrocher cette victoire, il faut battre Johannes Boe…

Exactement ! Et ce n’est pas la chose la plus simple. Il nous a vraiment écrasé et détruit cet hiver. C’est compliqué de commencer une course quand il est présent et qu’on sait que cela va être compliqué de rivaliser. Mais il faut savoir rester concentré sur soi-même pour essayer de réaliser le meilleur résultat et profiter d’une éventuelle défaillance. Je ne suis pas du genre à partir battu d’avance. Je l’ai déjà battu sur un dernier tour pour aller chercher un podium. Je l’ai déjà battu aussi quand j’étais plus jeune. Car depuis que j’ai 16 ans, je cours contre lui. A l’époque, il écrasait déjà toutes nos catégories, mais encore plus que ce qu’il fait aujourd’hui. Par exemple, sur un sprint, je ne passais jamais sous la minute d’écart. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. C’est porteur d’espoirs car je me dis que je peux combler ce gap qui nous sépare.

Le nouveau staff ? On avait tous envie d'avoir de la nouveauté

Le trouvez-vous plus impressionnant que Martin Fourcade, vous qui avez côtoyé les deux ?

Pour moi, ils sont clairement différents. Johannes est quelqu'un qui est doté d’un moteur hors norme et qui a vraiment une fougue ainsi qu’un panache en lui. Alors que Martin était vraiment un travailleur, un robot. Il m’arrive parfois de regarder certaines de ses courses et il m’impressionne par sa capacité à appliquer une sorte de recette de cuisine qu’il connaît sur le bout des doigts. Je trouve aussi Johannes un peu plus joueur sur le pas de tirs, mais il peut se le permettre car il a tellement une marge énorme sur les skis. Ce sont tous deux monstres sacrés du biathlon, avec Ole Einar Bjoerndalen.

Pensez-vous qu’il arrivera à battre le record des sept gros globes de cristal de Martin Fourcade ?

Franchement, je ne sais pas du tout. C’est compliqué de se prononcer car si à un moment Johannes sent que ça ne va plus, il est capable de dire stop et d’arrêter pour se consacrer à sa vie de famille. Je ne suis pas sûr qu’il soit tant un chasseur de records. Mais il reste un compétiteur hors pair et, pour en avoir discuté avec lui, il a envie de marquer encore l’histoire de son sport.

Pour en revenir à vous, la préparation de la saison prochaine a déjà commencé…

Comme chaque année, j'ai fait ma rentrée des classes le 1er mai. On est un peu tous dans la même optique. J’ai réattaqué tranquillement avant d’effectuer notre premier stage, cette semaine, avec l’équipe de France. C’est l’occasion, même si on sait déjà beaucoup parlé et on les connaît déjà très bien, de rencontrer les nouveaux coachs, de définir des vrais axes de travail et de travailler sur un programme pour trois ans et pas que sur six mois.

C’est un nouveau départ avec l'arrivée de ce nouveau staff et notamment de Simon Fourcade…

Un nouveau départ dans la continuité de ce qui s’est fait jusqu’à aujourd’hui. Je crois qu'on avait envie d’avoir de la nouveauté. On avait tous besoin de ça. Et pour moi, ce nouveau départ est un nouveau virage dans ma carrière et j’espère que je vais pouvoir l’exploiter à mon plein potentiel. 

Il y a aussi l’arrivée de votre petit frère Emilien…

La saison dernière, il était resté avec nous jusqu’à mi-janvier sur la Coupe du monde et il a ensuite vécu une 2e partie de saison très difficile. Mais il est ultra motivé pour éclater au plus haut niveau, comme je l’étais il y a quatre ans. On adore se mettre en chambre ensemble, on adore partager plein de choses. On est parti en vacances ensemble avec nos copines. Donc pour nous, ce n’est que du bonheur d’être en famille. C’est rassurant aussi. Cela permet de parler de plein de choses. Ce sont les personnes qui me connaissent le mieux et inversement.

Il y a des parallèles entre le biathlon et le poker

Avant de reprendre la saison, il y a eu ce passage par Marrakech pour jouer au poker avec votre autre frère Florent…

Pour nous, c’est vraiment un plaisir de jouer, même si on ne peut pas jouer souvent par manque de temps. C’est agréable de retrouver des personnes que l’on connaît comme Pierre Calamusa (joueur du Team Pro Winamax, ndlr), mais aussi de rencontrer des «sportifs de haut niveau». Car si c’est évidemment très différent de courir que d’être assis sur une chaise, il y a des parallèles notamment au niveau de la préparation mentale. C’est peut-être même encore plus fort au poker que dans le biathlon. Il y a vraiment des passerelles qui se font et on le prend un peu comme un entraînement. On est content en tout cas d’avoir été convié par Winamax à un événement comme le Sismix.

Est-ce vraiment une passion ou un passe-temps ? 

Je ne sais pas s’il y a vraiment une différence entre les deux. Mais, pour moi qui vis dans la bulle du biathlon une grande partie de l’année, c’est une vraie bouffée d’air. Je n’irai pas jusqu'à dire que j’ai envie d’y faire carrière une fois ma carrière de sportif terminée, mais on ne sait jamais. On ne sait pas de quoi la vie sera faite. En tout cas, j’aime le jeu et la stratégie.

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