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Rolex Paris Masters 2023 - «J'ai envie de parler avec un ton plus libre» : quand Gilles Simon s'essaie aux commentaires sur Twitch

Un an après avoir mis un terme à sa carrière, Gilles Simon était de retour à Bercy pour commenter les qualifications du tournoi sur Twitch, dans le but d’apporter un nouveau ton aux commentaires et de séduire un public plus jeune avec des analyses portées sur le jeu.

Alors que le tableau principal s’est ouvert, ce lundi 30 octobre, à Bercy, les qualifications pour le deuxième plus célèbre tournoi parisien ont débuté ce week-end, avec une petite particularité cette année puisqu’elles ont été commentées par Gilles Simon, sur la chaîne Twitch du streameur Rivenzi, qui partage notamment du contenu sur le sport. À cette occasion, l’ancien 6e au classement ATP a accordé une interview à CNEWS.

Comment vous avez géré votre fin de carrière ? Était-ce dur de retourner sur les tournois sans jouer ? À Roland-Garros notamment ?

Alors, ce qui est bien c’est que j’y allais avant d’être joueur de tennis, et que j’y retourne après. Et puis je n’ai aucune frustration d’avoir arrêté, j’ai véritablement déconnecté. Quand j'arrive à Roland-Garros, je suis content de revoir certaines personnes, mais je n’ai vraiment aucune frustration.

Aujourd’hui, je ne peux plus jouer, je suis très heureux de la manière dont cela s’est terminé, ça avait été très compliqué ces dernières années. J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir m’arrêter comme je voulais. En plus j’avais la chance de réaliser un documentaire en même temps sur la retraite des champions, donc j’étais parfaitement à l’aise et j’ai eu un Roland très cool. J’étais juste content d’être là.

C’est quoi le quotidien du Gilles Simon retraité ?

Je suis père au foyer, je m’occupe de mes enfants, je les pose à l’école, je vais les chercher, on fait les devoirs. On va jouer au tennis de temps en temps parce qu’on aime ça, mais c’est cool. J’ai fait des vacances au ski pour la première fois depuis 20 ans.

Cette envie d’être consultant, vous l’aviez depuis longtemps ?

Pas du tout, je n’ai jamais voulu être consultant, je n’aime pas trop la manière dont cela est fait, donc c’est pour ça que je ne commente pas et que je ne consulte pas. Je le fais sur Twitch parce que c’est un format différent, qui va probablement toucher un autre public, donc ça va être une nouvelle expérience pour moi.

Est-ce que vous vous êtes préparé pour commenter ?

Pas du tout, cela va se faire au feeling, si ça se trouve cela ne va rien donner, ça va être une catastrophe. Encore une fois l’idée c’est de le faire d’une manière différente de ce qu’on entend habituellement à la télévision et qui, moi, ne me plaît pas en tant que spectateur. Là, on est sur Twitch, c’est une autre ambiance, donc on va voir ce que ça va donner.

J’aime beaucoup le jeu donc j’ai envie de parler du jeu, j’ai envie que les gens comprennent un peu mieux le tennis, alors que depuis 20 ans on est toujours focalisé sur les intentions, l’envie, l’état d’esprit… Moi j’ai envie d’expliquer pourquoi certains joueurs donnent parfois l’impression de ne pas avoir envie de gagner sur le terrain, ou s’énervent, ou perdent le fil, et c’est souvent lié au jeu.

J’ai envie que les gens qui s’intéressent particulièrement à ce sport puisse avoir des notions tactiques simples, savoir pourquoi un joueur attaque, pourquoi il défend, quand doit-il faire le jeu, pour quelles raisons... Je veux vraiment faire en sorte que les gens comprennent mieux ce sport. On pense être un pays qui connaît très bien le tennis, parce qu’on a une grosse culture tennis et qu’on a Roland-Garros, mais le jeu en lui-même, pour moi, on ne le connaît pas si bien, et beaucoup d’autres pays font beaucoup mieux que nous. Quand on nous demande pourquoi les Français ne gagnent jamais un Grand Chelem, cela vient aussi de là. À ma petite échelle sur Twitch, j’essaierai d’aborder ça pendant les matchs.

Est-ce que vous connaissiez Twitch et qu’est-ce que vous appréciez sur cette plate-forme ?

Celui qui m’a fait découvrir Twitch, comme beaucoup de choses, c’est Gaël (Monfils, ndlr), parce que c’est son univers. J’avais fait deux ou trois émissions avec lui sur sa chaîne, et c’était top, on s’est bien marré. J’aime bien le ton, il est plus libre, on peut parler tranquillement, c’est plus cool, moins prise de tête et j’aime bien. Ce qui est bien aussi c’est qu’on a les retours en direct, donc si ça se passe bien on le saura, et s’ils se disent que je dois me taire on le saura aussi. Le but c’est d’avoir ce retour sincère et honnête, c’est une véritable expérience.

Cette année vous avez passé vos diplômes d’entraîneur ?

Oui, c’est un diplôme que j’avais envie de passer, je savais que ça prenait du temps, et cette année j’avais prévu de rester à la maison et de m’occuper de mes enfants, que je n’ai pas beaucoup vus pendant mes années de circuit. Donc je me suis dit que j’avais du temps pour le passer, et autant le faire maintenant puisqu’ensuite, je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait, mais après, si jamais j’en ai besoin et que je suis déjà dans autre chose, ça sera peut-être compliqué de le passer à ce moment-là. Donc voilà, maintenant c’est fait.

Dans votre carrière est-ce que vous aviez déjà cette envie de transmettre aux plus jeunes ? De donner des conseils ?

Oui, sur ma fin de carrière, car j’ai eu la chance de jouer assez longtemps. C’est vrai que dans ma première partie de carrière c’était plus compliqué parce qu’on est avec les autres joueurs, qui sont des copains, donc on a parfois envie de s’aider, mais on reste des adversaires car on s’affronte tout le temps, donc ce n’est pas facile de donner des conseils. Quand on est en Coupe Davis à la limite, parce qu’on veut gagner tous ensemble, mais le reste du temps, la position n’est pas simple.

Dans ma deuxième partie de carrière en revanche, quand on a cette chance de jouer si longtemps, il y a un tel écart de génération et d’âge, qu’on se sent forcément moins en concurrence, en tout cas pour ma part, avec les joueurs de la nouvelle génération. Dès que j’ai joué contre des joueurs qui avaient 10 ou 12 ans de moins que moi, j’avais envie de les aider, je ne voulais pas qu’ils tombent dans les mêmes pièges, et je me disais tant pis si ça se retourne contre moi sur le terrain.

J’ai toujours eu cette frustration de voir tous les joueurs français tomber dans les mêmes pièges, passer par les mêmes étapes. On voit la situation se répéter, on voit les gens toujours répéter les mêmes choses et cela ne fonctionne pas. J’avais besoin de casser cette spirale-là, et qu’on arrête de se tirer vers le bas, donc oui, il y a un moment où cela se fait, et où j’ai donné des conseils aux plus jeunes. 

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