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Guy Lagache : «Je découvre avec la curiosité d'un enfant»

Guy Lagache est allé à la rencontre des producteurs dans le monde entier pour Déjà demain[© D8]
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Le monde bouge. Guy Lagache aussi. L’animateur - directeur des magazines et de l’information de D8 revient avec une série de Grands Reportages.

Avec «Déjà demain», il se penche sur la mondialisation, ses enjeux et ses conséquences. Pour ce premier numéro, c’est vers l’alimentation de demain que le journaliste se tourne.

La mondialisation : vaste programme. Comment avez-vous traité cette question?

Nous sommes partis du constat que le monde se transforme et qu’il est difficile de l’appréhender dans sa globalité. Nous avons donc voulu partir du quotidien. L’une des questions les plus importantes est bien sûr l’alimentation. Nous nous sommes penchés sur les appellations mystérieuses des ingrédients des plats à base de poisson. Finalement, ce sujet nous a mené aux quatre coins du monde et a posé les jalons de questions plus globales sur notre manière de consommer et de produire.

Avec ce documentaire, vous remettez le pied à l’étrier du reportage...

Je rêve d’être journaliste depuis mon adolescence. Hors, le fondement de ce métier, c’est le reportage. Que cela soit en bas de la rue ou à l’autre bout du monde, il faut aller chercher l’information où elle se trouve. J’essaye de ne pas avoir de jugement de valeur sur les choses. Je découvre avec la curiosité d’un enfant. Je pose des questions simples. Il n’y a pas de question idiote. Ce qui m’intéresse, c’est raconter le monde.

Qu'aimez-vous dans ce métier ?

Quand je vais sur le terrain, je n'ai pas l'impression de travailler. Je vis ma passion. J'adore passer du temps avec les gens, dans le but d'apprendre. Par exemple pour ce documentaire, nous sommes partis du principe que la mondialisation revenait à rendre la Terre plate. Comment comprendre cette mondialisation ? Comment vivre avec ? Au terme d'un an d'enquête, aidé de trois journalistes, j'ai voulu donner au public ce que nous avons appris. J'essaye de travailler modestement avec pour moteur toujours cette envie d'apprendre. 

Vous avez du vous rapprocher des géants de l'agro-alimentaire. Avez-vous eu beaucoup de difficultés à entrer en contact avec eux?

Les industriels n'ouvrent pas forcément leurs portes facilement. Au nom de la recherche d'informations, nous avons dû utiliser une «couverture» afin de les approcher. Nous nous sommes fait passer pour des entrepreneurs par exemple. Mais nous ne sommes pas partis avec des jugements de valeur. Je ne veux en aucun cas donner de leçon sur ce que les gens doivent faire, ou non. Ma seule vélléité est de les informer. Je suis parti dans cette enquête en m'interrogeant, non pas en jugeant.

A votre arrivée à D8, cela a-t-il été difficile d’imposer vos envies d’investigation ?

Je ne vais pas m’improviser ce que je ne suis pas. Je suis journaliste et j’avais des envies en ce sens. La direction de D8 en était consciente. Nous avons pris alors le parti de diffuser de l’information exigeante mais prise avec un autre point de vue que celle des grandes chaînes. Avec la série documentaire «Histoire Interdite» par exemple, nous avons souhaité raconter la grande Histoire par le biais de destins personnels.  le résultat est là: un million de téléspectateurs pour le premier numéro dont pas mal de jeunes. Un public étonnant pour ce genre de programme. 

Déjà demain, dimanche 27 mars sur D8 à 20h50.

 

 

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