Un joueur de l'équipe de football du Champigny FC, qui évolue en deuxième division du championnat district senior, a été suspendu trente ans pour avoir agressé deux arbitres. Une sanction exemplaire pour rappeler au respect du corps arbitral dans le sport.
C'est une sanction record dans le milieu du football amateur. Le 8 mars dernier, le district du Val-de-Marne a infligé une suspension de trente ans à un joueur de l'équipe du Champigny FC, jouant en deuxième division du championnat de district senior, pour avoir agressé deux arbitres en fin de rencontre.
Les faits se sont déroulés le dimanche 28 janvier, lors du match opposant l'US Ormesson et Champigny. À la 80e minute de jeu, l'un des joueurs campinois écope d'un carton rouge. Son équipe perdra d'ailleurs le match deux buts à zéro. Au coup de sifflet final, l'homme est rentré sur la pelouse pour frapper l'arbitre central et son assistant.
«Les sanctions ne suffisent pas pour l'instant»
Cet acte d'une extrême violence rentre dans un contexte de tensions très vives au sein du football amateur. Le 25 février dernier, Pierrick Lemaire, arbitre amateur officiant dans le Pas-de-Calais, a été roué de coups par un joueur et son père lors d'un match comptant pour le championnat de Départemental 3. Conséquence, plusieurs côtes fêlées suite à cette bagarre générale, rapporte France Bleu.
La ligue de district du Val-de-Marne a donc sanctionné le joueur du Champigny FC de trente ans de suspension. Une décision inédite qui satisfait le milieu de l'arbitrage. «C’est une bonne chose puisque manifestement, même s’il est toujours utile de faire preuve de pédagogie, et d’indiquer aux uns et aux autres que l’arbitrage est indispensable pour jouer des matchs de football, il faut aussi faire des exemples, de telle façon à ce que les gens comprennent qu’il y a des limites à ne pas franchir», déclare Saïd Ennjimi, ancien arbitre professionnel français au micro de CNEWS.
Ce dernier s'inquiète d'une «accélération des comportements» violents sur les terrains de football, et soutient que «les sanctions prononcées pour l'instant ne suffisent pas». «Le rectangle vert, celui du football, est analysé par certains comme un lieu où on peut tout se permettre sans aucune retenue. C'est à l'image de notre société où les gens ont du mal à se fixer certaines limites», explique-t-il.
Saïd Ennjimi souhaite de la pédagogie en plus de la sanction. Il propose des travaux d'intérêt général pour les joueurs sanctionnés, comme leur faire arbitrer des matchs pour se mettre à la place des arbitres.
