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Comment les tablettes ont remplacé les ardoises chez les écoliers

A Sanary (Var), les élèves sont tous équipés d'iPad. [© PHOTOS : Nicolas Cailleaud/ CNEWS Matin]

L'âge de la craie est-il révolu ? À Sanary-sur-Mer (Var), les iPad et le tableau numérique remplacent peu à peu les ardoises et les livres pour éduquer la génération YouTube, née en même temps que l'iPhone en 2007.

La ville chère au commandant Cousteau n'explore plus seulement les fonds marins et s'immerge totalement dans la culture numérique, afin de créer et d'expérimenter de nouvelles formes de cours et d'apprentissages, en accord avec l'académie.

Réalisation de reportages vidéo, QR codes, poésies audio, présentation de JT interactifs sur fond vert... sont désormais le quotidien de plusieurs centaines d'écoliers du CP au CM2 dans la communauté de communes Sud Sainte-Baume, qui regroupe huit villes. Quelque 3 millions d'euros ont été financés pour former les professeurs et surtout équiper chacun des 3.400 élèves d'un iPad Air 2 d'Apple, intégrant une série d'applications.

Ces dernières s'appellent Green Screen (pour tourner sur fond vert), Google Earth, Book Creator, PicsArt, Shadow Puppet Edu (pour créer des vidéos) ou encore ScratchJr (pour apprendre le code) et offrent toutes de nouvelles perspectives pour savoir utiliser les outils de demain et souvent mieux intégrer certaines notions.

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Concrètement, chaque jour les élèves récupèrent dans leurs classe leur propre tablette, tandis que le professeur en possède un modèle qui permet de toutes les contrôler pour diffuser des exercices et des cours. L'outil permet en outre de publier, à chaque instant sur le vaste tableau numérique et connecté, les devoirs des élèves pour les partager et les commenter.

La technologie ouvre le champ des possibles en classeCéline Sola, professeur

«Ces travaux désacralisent le rapport traditionnel du professeur à l'élève, puisque les enfants travaillent de manière collaborative et sont dans la suggestion d'idées, explique Céline Sola, professeur. Des compétences nouvelles se mettent en place pour les maîtres et les écoliers, car la technologie multiplie le champ des possibles autour d'un même sujet. Tout ceci reste complémentaire des cours plus traditionnels.»

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L'opération «Petits reporters» invite par exemple les élèves de CM1 et de CM2 à réaliser un vrai reportage lors d'une visite d'un musée ou d'un site historique de la ville, dans le cadre scolaire. Chaque élève y filme ou photographie différents éléments, quand d'autres peuvent même préparer une interview. De retour à l'école, différents groupes utilisent iMovie afin de monter un court sujet sur la question, avant de le partager avec la classe, ainsi qu'avec les familles le cas échéant.

«La tablette offre une réelle autonomie sur le terrain et les enfants peuvent presque tout faire dessus», ajoute Céline Sola. «Nous avons tous accès à des smartphones ou à des tablettes à la maison en empruntant ceux de nos parents, ce qui nous permet de refaire ce que l'on apprend en classe», confient quelques élèves.

Des vertus pédagogiques

Pour les enseignants, l'intégration de tels appareils au sein du programme scolaire a changé la donne. «Bien sûr certains exercices peuvent être réalisés de manière traditionnels, toutefois la tablette rend certaines tâches plus simples. A tout moment, le professeur peut choisir de projeter le travail d'un élève sur le tableau numérique, afin de le soumettre au reste de la classe. En outre, des projets interclasses peuvent facilement être mis en place», souligne Géraldine Gaudino, inspectrice de l'éducation nationale. Le travail collectif autour de plateformes numériques permet également de libérer la parole de certains élèves habituellement plus réservés, qui n'hésitent pas à devenir davantage proactifs.

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Si les premiers retours semblent positifs, deux points restent pourtant à surveiller pour les professeurs. La sécurité, tout d'abord. Les contenus utilisés par les enfants doivent être purement éducatifs et les enseignants doivent vérifier le bon usage de l'iPad. Autre point, ne pas laisser les enfants être trop «hypnotisés» par les écrans et recentrer leur attention sur le cours.

Enfin, les iPad fournis à l'école ne sont pas voués à suivre les enfants dans leur foyer. Après chaque utilisation ceux-ci sont répertoriés et stockés dans une malette (baptisée Classe mobile) qui permet de les recharger, mais aussi d'effectuer des mises à jour à distance.

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«Nous avons fait ce choix par opposition au cartable numérique qui supposait que les enfants puissent garder les tablettes avec eux, même le soir à la maison. Or ce projet a été un échec en raison de problèmes de casse et de renouvellement d'équipement», explique Ferdinand Bernhard, maire de Sanary et président de la communauté de communes.

«Nous devons à présent étendre ce type de dispositifs aux collèges, afin d'assurer une continuité entre les programmes», précise l'édile. Un constat dressé aussi pour les plus jeunes, puisque les élèves de grande section, en maternelle, ont déjà une approche de l'écriture... toujours via des tablettes, dont l'importance est toujours plus croissante en classe.

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