« Un téléphone capable d’apprendre ». C’est par ces mots que Richard Yu, patron de Huawei, a dévoilé lundi le nouveau Mate 10 Pro.
Avec pour toile de fond, une guerre frontale face à Apple, la marque chinoise n’a pas hésité à présenter son nouveau fleuron qui doit concurrencer le très attendu iPhone X. Tous deux sortiront en novembre et surfent sur la mode des écrans sans bord.
Pour se distinguer de la firme à la pomme, la société chinoise a mis en avant son travail mené sur l’intelligence artificielle. Outre les traditionnels CPU et GPU utlisés dans un smartphone classique, Le Mate 10 Pro intègre également un NPU. Trois lettres pour neural networking processor unit. Cette puce électronique est ici entièrement dédiée aux usages nécessitant de comprendre son environnement ou certaines tâches.
Un traitement amélioré des prises de vue
À la différence des systèmes sollicitant Internet pour réaliser certaines opérations, cette puce électronique peut fonctionner hors ligne. Et les applications sont concrètes. À commencer par le traitement des images. L’équipement photo profite d’un double capteur conçu conjointement avec Leica. Grâce au NPU, lors de la prise de vue, son mode automatique peut reconnaître les scènes et les analyser.
Envie de photographier un chat ? L’appareil va mettre en avant ses yeux et régler les tons pour magnifier son pelage. Adeptes de la nature morte ou du bouquet de fleurs ? Ici aussi les paramètres s’ajusteront automatiquement pour offrir une photo plus riche. La vidéo ci-dessus montre dans ce cas l'analyse en temps réelle du sujet traité. Ici une petite icône en bas de l'écran à gauche indique qu'il reconnaît le bouquet de fleurs. Au total, treize types de scènes différentes seront ajustées, du paysage ensoleillé à la scène nocturne, en passant par le portrait d'un animal ou encore de clichés sur la nature. Mais les photographes gardent tout de même le contrôle de leur appareil. Il reste possible de reprendre la main à tout moment en basculant en mode manuel.
Une gestion de la puissance et de l’autonomie plus efficace
Autre point faisant l’objet d’un traitement par le NPU : la puissance et l’autonomie. Si le processeur ne fait pas fonctionner seul les applis mobiles, il va toutefois retenir les usages que l’on fait du mobile au quotidien. En résulte une optimisation des «efforts» demandés à l’appareil afin de réduire la consommation. Considéré comme une plate-forme évolutive, le NPU devrait «apprendre» d'autres usages qu'il reste à créer. C'est pourquoi Huawei a annoncé que son système est à disposition des programmeurs de tous bords, afin de créer les usages de demain. Google, qu'on ne présente plus dans le domaine de l'IA, a d'ailleurs annoncé un partenariat avec Huawei durant la conférence.
Huawei étire l’écran de son mobile
Huawei, qui a équipé le Mate 10 Pro d’une batterie de 4.000 mAh, annonce deux jours complets d’autonomie en suivant un usage normal. Une donnée que nous n’avons pu encore vérifier, mais qui pourrait être à saluer en prenant en compte son large écran de 6 pouces, qui nécessite de fait plus d'énergie pour afficher les vidéos et images.
Car c’est aussi l’un des changements apportés. Tout comme les Samsung Galaxy S8 et Note 8, les LG G6 et V30, ainsi que l’iPhone X d’Apple, le Mate 10 Pro surfe sur la vague des écrans sans bord. Moins impressionnant que ces rivaux sur ce point, le modèle de Huawei affiche une belle ambition.
Autre tendance suivie par Huawei, l’abandon de la fameuse prise jack. Apple avait marqué une rupture en 2016 avec ses iPhone 7, désormais Huawei le rejoint, tout comme le récent Note 8 de Samsung. Le tout permet d’en faire aussi (enfin) un appareil étanche, précise le constructeur chinois. Pour les réfractaires attachés à leurs casques filaires traditionnels, il faudra donc opter pour un adaptateur jack/USB-C.
Enfin, l’appareil sera commercialisé en quatre coloris : titanium grey, mocha brown, midnight blue et pink gold.
Le Mate 10 Pro sera disponible en novembre, au prix de 799 euros.
