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Zelda : voyage aux origines d'une légende vieille de 37 ans que vous ne connaissez (peut-être) pas

Voilà 37 ans que Link promène son petit chapeau vert dans les contrées d'Hyrule. Préposé au rôle de «sauveur de la princesse Zelda», ce héros sans peur et sans reproche témoigne de l'histoire du jeu d'aventure sur consoles. Alors que Nintendo lancera le très attendu Tears of the Kingdom ce vendredi, voici l'histoire de cette épopée légendaire, vendue à plus de 100 millions d'exemplaires.

Lorsqu'il dégaine pour la première fois son épée face au sombre Ganondorf sur NES, Link grave alors dans le marbre ce qui sera la bible du jeu vidéo d'aventure à la sauce Nintendo. La légende raconte que c'est en s'inspirant du village de son enfance et des forêts qui bordaient ses trajets en train que Shigeru Miyamoto, également père de Mario, aurait eu l'idée de concevoir ce titre que l'on pourrait classer parmi les œuvres d'heroic fantasy. Une genre très en vogue au début des années 1980, en atteste les films Conan le barbare (1982), L'Histoire sans Fin (1984), Dark Crystal (1982), Legend (1985), ou encore Taram et le chaudron magique (1985).

Ce programmeur de génie n’a pas grandi à Tokyo ou dans une grande ville. C’est bien un garçon de la campagne, dans la région verdoyante de Sonobe. Et son loisir préféré consistait à partir se perdre dans les verte collines sans carte. Il aimait crapahuter et découvrir la nature. C’est cet émerveillement qu’il a voulu transmettre dans son jeu.

The Legend of Zelda est la résultante de ce passé et s'affiche donc comme la genèse d'une odyssée, dont le scénario sera suivi à la lettre, à quelques exceptions près, par les autres volets de la saga. A savoir : la quête initiatique du jeune héros pour sauver la princesse des griffes du mal. Un modèle que Nintendo a eu à cœur de suivre, tout en remodelant un gameplay totalement différent pour chacun des opus qui le suivront.

Les origines de Link et Zelda

D'autant plus que Zelda et Link forment un tandem indissociable. Mais quid de l'origine de leurs prénoms ? D’abord, Zelda fait directement référence à Zelda Fitzgerald, danseuse et romancière mariée à Francis Scott Fitzgerald. Une femme que l’on surnommait «la première garçonne américaine» dans les années 1920. Link quant à lui devait initialement faire le lien (link en Anglais) entre un monde passé et futur. Il est d'ailleurs intéressant de noter que si le tout premier Zelda ne fait finalement aucune référence à la technologie, le Link de Breath of the Wild et de Tears of The Kingdom répond à cette volonté. Hyrule se révélant comme une terre à la fois primitive, mais aussi futuriste. Une manière de boucler la boucle pour Nintendo.

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Mais la saga The Legend of Zelda va bien au-delà pour la firme de Kyôtô qui, comme pour tout ses jeux, prend à cœur de développer différente idées de gameplay, souvent en rupture avec les opus précédents. A commencer par Zelda II : the adventure of Link (1987), qui prend le contrepied du premier épisode, en proposant une vue de profil à la Super Mario Bros., abandonnant le parti pris d'une vue de haut. L'histoire, davantage centrée sur Link, invite d'ailleurs à privilégier la magie aux combats à l'épée.

Le tournant Zelda III

Toutefois, c'est surtout avec Zelda III : A Link to the Past que la série va connaître son heure de gloire. Développé pour la Super Nintendo pour une sortie en 1991 (au Japon), l'épisode rassemble la quintessence du savoir-faire de la marque nippone.

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Graphismes soignés (la scène d'introduction sous la pluie), une histoire longue et pleine de rebondissements, une seconde partie inattendue avec sa dimension parallèle... les ingrédients sont ici tous réunis pour faire entrer le titre au panthéon du jeu vidéo. Il a d'ailleurs servi de base à la version Game Boy Link's Awakening (1993), qui malgré ses graphismes en noir et blanc, a remporté tous les suffrages, contribuant à porter au pinacle la petite console portable de Nintendo. Une épopée qui a profité d'ailleurs en 2019 d'un remake inspiré sur Switch.

Une nouvelle claque arrivera en 1998. Avec la Nintendo 64, la firme japonaise démontre alors tout son talent en matière de programmation 3D. Après avoir livré une véritable leçon à ses concurrents Sony et Sega avec Mario 64 (1996), Nintendo enfonce le clou en 1998 avec Ocarina of Time, et renvoie tous les programmeurs de la planète à l'école.

Ce titre culte, vendu à plus de 7,6 millions d'unités, est même adoubé d'un 40/40 par le très influent magazine japonais Famitsu. Une note rare pour l'époque, élevant «Ocarina of Time» au rang de chef-d'œuvre. Si son successeur Majora's Mask (2000) en reprend les mécaniques et le moteur 3D, son scénario, plus sombre et basé sur la fin du monde, fédérera moitié moins de gamers.

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Après plusieurs titres sympathiques mais classiques, la franchise s'offrira un tournant inattendu en 2002 avec The Wind Waker. Raillée par des journalistes spécialisés avant sa sortie sur GameCube - certains jugeant le titre trop enfantin -, cette nouvelle aventure de Link tout en cell-shading a fini par bluffer les joueurs et faire taire les mauvaises langues. Nintendo, alors malmené par la concurrence, prouvait encore que l'imagination paye, tout en livrant un véritable dessin-animé aux amoureux de la saga. Un parti pris graphique que la société a d'ailleurs réutilisé pour ses très réussies versions DS de Phantom Hourglass (2007) et Spirit Tracks (2009), afin de capter une audience plus jeune.

Breath of the wild, la consécration 

Les fans, qui attendaient une version plus mûre, se sont quant à eux fait plaisir sur Twilight Princess (ressorti en version HD sur Wii U), sur Wii et GameCube (2006), mais aussi sur Skyward Sword (2011) uniquement sur Wii. Des titres d'une grande qualité, mais toutefois un peu trop calibrés pour surprendre. Tout comme l'irréprochable A Link between two worlds sur 3DS. Un titre hommage à Zelda III, truffé de bonnes idées, qui invite à switcher entre un Link en 2D et en 3D.

Trente années après les premiers coups d'épée sur NES, les joueurs caressaient donc l'espoir de découvrir LE titre qui redonnerait un nouveau souffle à la saga. Et leur salut porte le nom de The Legend of Zelda : Breath of the Wild. Véritable chef-d'œuvre surclassant toute la saga, il est surtout devenu le titre le plus vendu de la série avec plus de 29 millions d'exemplaires écoulés depuis sa sortie en mars 2017. 

Ce 12 mai 2023, Nintendo sortira The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom. Sans doute l'un des jeux les plus attendus de l'année. Un titre présenté comme la suite directe de Breath of the Wild, et sur lequel pèse le poids de son illustre prédécesseur. Mais on peut raisonnablement penser que Nintendo parviendra à le sublimer. Preuve également que le merveilleux, si cher aux Zelda, séduit encore et toujours le monde entier.

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