YouTube a fait le ménage. La plate-forme de vidéos de Google a annoncé lundi avoir supprimé plusieurs chaînes suprémacistes pour avoir enfreint «de façon répétée» ses règles.
Les chaînes d'American Renaissance (et AmRenPodcats), de NPI/Radix (et rpspecer, un militant néo-nazi), de David Duke (connu pour avoir dirigé le Ku Klux Klan) ou encore de Stefan Molyneux ont ainsi été bannies. Ce dernier, qui a notamment promu l'eugénisme selon la presse américaine, a nié les accusations, affirmant avoir «toujours prêché pour la paix».
Plus de 25.000 chaînes supprimées
«Après avoir mis à jour nos règlements pour mieux répondre à la question des contenus suprémacistes, nous avons assisté à une multiplication par 5 du nombre de vidéos retirées et nous avons mis fin à plus de 25.000 chaînes pour violation de nos règles sur les discours de haine», a détaillé un porte-parole de YouTube.
L'annonce de la plate-forme survient en pleine période de remise en cause des réseaux sociaux, dans le sillage de l'affaire George Floyd. La mort de l'Afro-Américain lors de son arrestation a suscité une onde de choc et remis la question du racisme systémique au centre des débats. Se voyant reprocher une trop grande tolérance vis-à-vis des contenus haineux et/ou violents contre les minorités, les géants du Web sont invités à modifier leurs règles.
Dans la tourmente, Facebook a ainsi annoncé il y a quelques jours un tournant dans sa politique de modération. La plate-forme retirera désormais les publicités qui affirment que les personnes de certaines origines, ethnies, nationalités, genre ou orientation sexuelle représentent une menace pour la sécurité ou la santé des autres.
YouTube affirme toutefois avoir amorcé la lutte contre les contenus suprémacistes il y a an. Le service de streaming avait en effet mis à jour son règlement, interdisant «toute vidéo affirmant qu'un groupe était supérieur afin de justifier la discrimination, la ségrégation ou l'exclusion, en se basant sur des attributs comme l'âge, le genre, les origines, la caste, la religion, l'orientation sexuelle ou le statut de vétéran». En cas d'infraction, et en guise d'avertissement, YouTube peut retirer certains privilèges aux animateurs de chaîne, comme la possibilité de monétiser leurs contenus.