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Visite de Charles III : le dîner à Versailles pourrait-il écorner l'image d'Emmanuel Macron ?

Dès leur atterrissage sur le sol français, les deux têtes couronnées britanniques seront accueillies par le couple Emmanuel et Brigitte Macron. [CAROLINE BLUMBERG/Pool/Reuters]

Ce mercredi 20 septembre, le roi Charles III et son épouse Camilla entament une visite d’État de trois jours en France. Et pour sa première soirée dans l’hexagone, le couple royal dînera dans la galerie des Glaces du Château de Versailles. Un lieu qui illustrait autrefois le pouvoir de Louis XIV, de quoi rappeler l'image «jupitérienne» d'Emmanuel Macron.

Une ambiance royale. Le roi d’Angleterre, Charles III, et son épouse la reine Camilla arrive ce mercredi 20 septembre en France dans le cadre d’une visite d’État de trois jours. Dès leur atterrissage sur le sol français, les deux têtes couronnées seront accueillies par le couple Macron.

Durant cette première journée, Charles III et Camilla raviveront la flamme du soldat inconnu à l’Arc de Triomphe, se rendront au palais présidentiel de l’Élysée et participeront, en fin de journée, à un dîner dans la galerie des Glaces du Château de Versailles. Bien que ce festin soit somptueux, cette soirée pourrait par ailleurs écorner l’image d’Emmanuel Macron, longtemps considéré comme un «jupitérien».

Concrètement, cette pièce du patrimoine a été par le passé, et pendant près d’un siècle, emblématique pour le régime royal français puisqu’elle illustrait, en effet, le pouvoir du Roi-Soleil, Louis XIV, durant son règne (de 1643 à 1715). Elle le permettait également d’éblouir ses visiteurs, à travers un trône installé sur une estrade tout au bout de la galerie.

«Pour la France monarchique de Louis XIV, la galerie des Glaces est un symbole de puissance et de pouvoir à l’égard des autres nations, notamment avec ces miroirs qui renvoient à l’image du roi lui-même», a expliqué l’historien et politologue Pierre Allorant à CNEWS.

«Une image assez dégradée» d’Emmanuel Macron

Toutefois, même si cette visite, reportée il y a six mois en raison de la réforme des retraites, survient alors que la France fait face à une inflation galopante, elle ne devrait pas impacter plus que cela l’image du président de la République «assez dégradée dans l’opinion même s’il a été réélu», selon l’historien.

«Il reste impopulaire et l’opinion lui en veut d’être passé en force sur la réforme des retraites. Mais, ses partisans sont fiers de son action (…). On pourra dire que le président de la République est déconnecté. Mais n’importe quel chef d’État aujourd’hui, même si c‘était Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen ou un leader de droite ou de gauche» recevrait ses convives à Versailles, conformément au traité de 1919.

Malgré cet aspect de «puissance», le lieu choisi par le président de la République, répondant à une volonté du Roi Charles III, a été par le passé utilisé contre la France. «Cette pièce a servi à de multiples reprises, bien plus tard, contre la France. En 1871, le pays a perdu la guerre contre la Prusse dans la galerie des Glaces. C’est également ici où l’empire allemand est déclaré pour humilier la France et retourner le pouvoir», a précisé le politologue.

Le Château de Versailles, un lieu d'accueil pour la famille royale britannique

«Dans l’histoire républicaine, il y a eu souvent des cérémonies dans cette pièce. En 1982, François Mitterrand avait organisé un grand sommet à Versailles alors que la France vivait une crise économique. Cela avait été senti par certains comme une provocation ou comme une maladresse», a ajouté Pierre Allorant.

À noter que hormis Charles III et sa mère défunte Elizabeth II, la galerie des Glaces a toujours été un lieu «d’accueil» pour la famille royale britannique. À titre d’exemple, comme le rappelle Pierre Allorant, en juillet 1938, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, les grands-parents de Charles III avaient été reçus par le président de la République de l’époque Albert Lebrun.

«Il y a eu un grand banquet (…) Toutes les autorités de la République ont été invitées, le but étant de ressouder et de renforcer l’alliance franco-britannique contre le péril représenté par Hitler, Mussolini et la dictature des colonels japonais», nous a-t-il raconté.

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