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Les meilleurs mangas de janvier 2020

[MAISON IKKOKU [Bunko] ©1997 Rumiko TAKAHASHI /SHOGAKUKAN ]

Marqué par l'hommage à Rumiko Takahashi au festival international de la BD d'Angoulême, le mois de janvier met à l'honneur les mangas dans les rayons des libraires. Voici les titres phares qui donnent le La à une nouvelle année prometteuse.

Maison Ikkoku - Perfect Edition-

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MAISON IKKOKU [Bunko] ©1997 Rumiko TAKAHASHI /SHOGAKUKAN

Restée dans les mémoires des téléspectateurs du Club Dorothée, l'excellente série romantique «Juliette je t'aime» compte aussi parmi les mangas de l'immense Rumiko Takahashi. Auréolée du prestigieux Grand prix du Festival d'Angoulême en 2019, l'autrice aux plus de 200 millions d'exemplaires vendus dans le monde voit ses œuvres rééditées en vue du FIBD fin janvier.

Après Glénat et sa Perfect color edition de Urusei Yatsura (Lamu), Delcourt/Tonkam a choisi d'offrir lui aussi une nouvelle impression à Maison Ikkoku (nom original de Juliette je t'aime). L'intégralité de ce classique reparaîtra donc en dix tomes sous le nom Perfect Edition. 

Pourquoi on aime :

On retrouve ici toute la verve et la bonne humeur de Rumiko Takahashi qui donne à découvrir les aventures du jeune Godaï -étudiant qui n'en finit pas de rater ses examens- qui tombe sous le charme de la belle et douce Kyoko (alias Juliette) - nouvelle gardienne de sa pension -. Et si leur histoire d'amour servira de fil rouge à ce manga touchant, Rumiko Takahashi s'emploie à entourer nos deux perdreaux d'un parterre de colocataires tous plus loufoques les uns que les autres. Véritable pépite des années 1980, Maison Ikkoku n'a pas pris une ride et livre un récit à la fois drôle et intemporel.

Maison Ikkoku - Perfect edition -, de Rumiko Takahashi, éd. Delcourt/Tonkam, tome 1 disponible le 29 janvier.

En proie au silence

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© Akane Torikai / Kodansha Ltd.

Alors que le mouvement #MeToo a secoué les Etats-Unis avant de s'étendre à de nombreux pays occidentaux, l'Asie aussi a ses démons sexistes mais n'ose pas encore les dénoncer. Au Japon -pays où la misogynie est très ancrée-, le tabou est encore présent malgré l'affaire Shiori Ito. En témoigne le manga choc d'Akane Torikai, «En Proie au Silence», dont le premier chapitre est à lire chez Akata. L'autrice japonaise s'intéresse au destin de la jeune Misuzu, qui se terre dans le silence après avoir été victime d'un viol. Il lui faudra vivre un nouvel événement pour qu'elle se décide à élever la voix. «Une femme n'est jamais du bon côté de la balance», martelle-t-elle en son fort intérieur.

Pourquoi on aime :

Témoignage poignant et récit choc, «En Proie au Silence» est sans doute le manga incontournable de ce début d'année en France. A travers ce premier tome, Misuzu sort petit à petit de son rôle de victime muette, tout en perdant également ses repères lorsqu'il s'agit de sa féminité. Surtout, la mangaka a la brillante idée de confronter la jeune femme à son pendant masculin, afin de mettre en avant l'incompréhension entre les deux sexes. Les lecteurs japonais ont de leur côté salué le travail d'Akane Torikai, avec plus d'un million d'exemplaires vendus au Pays du Soleil Levant. 

En Proie au Silence, de Akane Torikai, éd. Akata, tome 1 disponible.

Asadora

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© 2019 Naoki Urasawa/N Wood Studio

Après un «Mujirushi, le Signe des Rêves» (2018) qui avait laissé perplexe plus d'un de ses fans, Naoki Urasawa s'apprête à faire parler de lui en mieux (on l'espère) cette année, avec la publication d'«Asadora» aux éditions Kana.

Le maître du suspens (Monster, 20th Century Boys, Pluto, Billy Bat...) revient ici en grande forme en narrant l'histoire d'Asadora. Enfant dans le Japon de 1959, cette fillette se trouve embarquée dans une aventure étrange qui aura des répercussions jusqu'en 2020, à la veille des JO de Tokyo.

Pourquoi on aime :

Dès les premières planches d'«Asadora», les inconditionnels reconnaîtront tout le savoir-faire de Naoki Urasawa. Une enfant, un monde à sauver, des sauts dans le temps, des cataclysmes en série... On pense immanquablement à «20th» et «21th Century Boys» ainsi qu'à «Billy Bat». Reste que le trait d'Urasawa, infatiguable génie du dessin, relève encore le niveau, avec un soin rarement égalé pour un récit de ce type. On croise donc les doigts pour que l'histoire ne ronronne pas et parvienne à dépasser ses prestigieux modèles.

Asadora, de Naoki Urasawa, éd. Kana, tome 1 disponible le 31 janvier.

Shaman King -star édition-

On ne présente plus «Shaman King», dont les volumes originaux ont connu un immense succès sur le territoire français durant les années 2000. Ce shônen est de retour dans la collection Star Edition de Kana, collection qui réédite notamment «Slam Dunk». Cette dernière réunira donc en 17 volumes l'ensemble des 32 tomes originaux. Et ceux qui furent ados il y a vingt ans déjà ont l'occasion de replonger, voire de faire découvrir, les pérégrinations de Yoh Asakura dans ses aventures avec les âmes de l'au-delà.

Pourquoi on aime :

On attendait l'excellent «YuYu Hakusho» dans la Star Edition de chez Kana (en 2021 peut-être ?), mais on a finalement le plaisir de découvrir à nouveau «Shaman King» pour attaquer 2020. Œuvre phare de Hiroyuki Takei, ce manga contient lui aussi tous les ingrédients nécessaires à un bon shônen. On apprécie d'ailleurs tout particulièrement de voir évoluer le dessin de cet auteur surprenant. Et pour contenter les fans de la première heure, Kana édite le 1er volume, mais aussi le 17e volume de cet ensemble. Le 17e tome contient en effet une surprise spéciale puisqu'il recèle un fin inédite en France. De quoi acheter à nouveau la fin pour en apprendre plus sur le destin de Yoh. Et Kana a pensé à tout, puisque chaque jaquette est réversible pour passer inaperçu dans les bibliothèques des possesseurs de la précédente édition. Il est à noter enfin que cette édition devance la parution de «Shaman King Flowers», suite directe du manga, attendue pour mars, toujours chez Kana.

Shaman King -Star Edition-, de Hiroyuki Takei, éd. Kana, tome 1 et 17 disponibles.

Dopplegänger

Le thriller du mois est à découvrir aux éditions Kazé. «Dopplegänger» invite à entrer dans le cerveau de Makoto Kenzaki, un sculpteur condamné à mort pour un quadruple meurtre commis au Japon. Arrêté rapidement mais exécuté onze ans plus tard, celui-ci a clamé son innocence jusqu'à son trépas. Coup du sort, il se trouve inxeplicablement projeté dans le temps juste avant que cette sombre affaire n'ait lieu. Il va alors choisir d'aller voir son «moi» du passé pour l'aider à changer son propre destin...

Pourquoi on aime :

Si le principe du voyage dans le temps n'est pas nouveau dans un thriller, «Dopplegänger» (Double en allemand) se révèle suffisament rythmé et intriguant pour qu'on lui donne sa chance. Le dessin de Tamaki Vanessa Chihiro est particulièrement maîtrisé et l'autrice se plaît à dépeindre un personnage à la fois torturé et fascinant en artiste déchu. La quête de vengeance de Makoto Kenzaki est donc la bonne surprise de ce début d'année. Le premier chapitre est en ligne afin de découvrir ce nouveau manga choc.

Dopplegänger, de Tamaki Vanessa Chihiro, éd. Kazé, tome 1 disponible.

Chobits

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© 2001 Clamp/ShigatsuTsuitachi Co, LTD.

Janvier est décidément le mois des rééditions. Outre «Maison Ikkoku» et «Shaman King», c'est également le manga «Chobits» qui fait son retour dans les rayons des librairies. La maison d'édition Pika, qui souffle ses vingt bougies cette année, a décidé d'offrir un nouvel écrin à ce manga qui fête lui aussi ses 20 ans. Signée par le studio Clamp («X», «Card Captor Sakura»...), cette œuvre, qui revient en huit tomes, invite à plonger dans un monde où les ordinateurs sont devenus des assistants personnels sophistiqués, prenant forme humaine. Dans ce futur, le jeune Hideki compte lui aussi avoir le sien, mais le budget demandé paraît bien trop excessif pour son maigre compte en banque. Sa vie va toutefois changer le jour où il découvre un modèle féminin jeté à la rue. Si les débuts semblent compliqués pour le duo, cette assistante -qu'il baptisera Chii- s'avère pleine de ressources.

Pourquoi on aime :

Edité entre 2000 et 2002 au Japon, «Chobits»est une excellente surprise pour les lecteurs qui n'auraient jamais mis la main sur une édition française. A mi-chemin entre le shojo et le récit d'anticipation, ce manga de Clamp mérite une relecture attentive, deux décennies plus tard, au regard des technologies actuelles qui peuplent notre quotidien. Certes les robots humanoïdes n'habitent pas encore dans nos foyers, mais la place des smartphones et des assistants de type Alexa et la dépendance que l'on ressent à leur égard trouvent ici un nouvel écho. Outre son intérêt en tant qu'œuvre, on peut saluer également la qualité de cette nouvelle édition proposée par Pika, qui appose de nouvelles illustrations en couverture, ainsi qu'un habillage argenté de celle-ci du plus bel effet, ainsi qu'une traduction revue et corrigée.

Chobits, de Clamp, éd. Pika, tome 1 disponible.

L'art de Princesse Mononoké

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© Hayao Miyazaki/Ghibli

D'accord, les puristes rappelleront ici qu'il ne s'agit pas d'un manga à proprement parler et ils ont raison. Reste que l'artbook proposé ce mois-ci aux éditions Glénat ne pouvait pas passer inaperçu dans ce classement. Le sobrement intitulé «L'art de Princesse Mononoké» étale sur 224 pages grand format tout le savoir-faire du studio Ghibli et du maître Hayao Miyazaki. De l'ébauche des personnages aux extraits de story-boards en passant par les choix de mise en scène, cet album démontre toute la richesse de cette fresque japonaise médiévale-fantastique, à la fois sombre et écologique. Un bel ouvrage pour les fans de Ghibli et un bon moyen de replonger dans cette œuvre avant -pourquoi pas- de se lancer dans un marathon Netflix, qui ajoutera à son catalogue 21 films du studio japonais à partir du 1er février.

L'art de Princesse Mononoké, de Hayao Miyazaki, éd. Glénat.

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