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Avec son roman «Vesper», Vincent Crouzet plonge dans la vie d'un agent secret

Avec «Vesper», Vincent Crouzet livre un récit inspiré par sa propre vie d'agent secret Avec «Vesper», Vincent Crouzet livre un récit inspiré par sa propre vie d'agent secret.[© Patrice Normand]

Vincent Crouzet a travaillé pendant vingt ans au service de la DGSE. Avec «Vesper», le romancier plonge dans une histoire d'amour sur fond d'espionnage, librement inspirée de sa vie d'agent secret.

Elle se fait appeler «Vesper», le lecteur apprendra vite qu'elle a des yeux verts perçants, il la devine sophistiquée et manipulatrice. Au Café Beaubourg, un soir, elle retrouve Victor, l'un de ses agents, envoyé sur le terrain depuis des années pour servir la DGSE, l'armée des ombres de l'Etat Français. Depuis 25 ans, ces deux là se cotoient. Depuis 25 ans, Victor est amoureux de celle qui le dirige et qui s'apprête prochainement à devenir la numéro 1 de la DGSE. Ce soir-là, elle va devoir annoncer à Victor ce qu'elle a découvert sur lui, elle va aussi devoir lui faire ses adieux.

La grande Histoire dans la petite

Au milieu de cette rencontre secrète entre les deux protagonistes de ce roman fiévreux, des flashback de la vie de cet agent secret que l'on imagine bien réel. Spécialiste des guérillas africaines, Victor (et derrière lui, Vincent Crouzet) plonge tout droit au fond des mines de diamants d'Afrique subsaharienne, fonce pied au plancher vers les aéroports internationaux, et se réfugie dans les draps des hôtels de luxe en attendant une prochaine mission. Le lecteur, lui, suit avec fébrilité ce Victor énigmatique jusque dans les pires heures de son existence, un enfant mort dans les bras au milieu de la brousse, un verre à la main dans un bordel à Kinshasa, ou à la surface d'un fleuve boueux et quelques crocodiles assoiffé de sang à ses trousses.

Si Victor n'est, lui, pas totalement dévoué à la cause de l'Etat, on imagine combien les aventures rocambolesques de James Bond évoquent pour lui un simple quotidien. Il faut préciser que Vincent Crouzet - qui n'en est pas à son premier roman d'espionnage - a pu travailler pendant vingt ans à la DGSE, de quoi crédibiliser un peu plus son récit.

Une histoire d'amour et un peu plus

Vincent Crouzet excelle dans l'art de faire planer le doute. Et s'il menait son lecteur en bateau ? Victor est-il véritablement amoureux de cette Vesper ? Et si l'amour qu'il lui portait n'était qu'une couverture pour un secret plus sombre ? Qui manipule qui ? Dans cet épais roman de plus de 400 pages, l'auteur joue avec son lecteur, passe d'une fuite à bord d'un hélicoptère en pleine brousse, à un concert de Brahms à Berlin, sans lui laisser le temps de reprendre sa respiration. Pour au final ne donner qu'une envie : tourner les pages et découvrir ce que cette relation opaque recouvre.

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«Vesper» de Vincent Crouzet, éd. Robert Laffont, 432 p., 21 €.

 

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