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Déconfinement : comment faire garder ses enfants cet été ?

Les incertitudes demeurent quant aux différentes options qui s'offrent aux parents concernant la garde de leurs enfants. [Vacances pour tous ]

Dès la semaine prochaine, les enfants vont pouvoir retrouver le chemin de l’école. Alors que le retour dans les établissements scolaires se fait sur la base du volontariat et qu’il soulève encore un grand nombre d'interrogations au sein des foyers, les familles se demandent déjà à qui ils vont pouvoir confier leur progéniture cet été ?

A partir du 4 juillet et jusqu’au 1er septembre, selon les dates officielles du calendrier scolaire, les enfants seront en « grandes vacances » pour huit semaines. Des congés qui risquent d’être bien plus compliqués à planifier que les années précédentes, pour des parents qui ne prennent en moyenne que deux à trois semaines de vacances l’été. 

L’attentisme est déjà de mise dans l’organisation des congés d’été, puisque pour les 62 % de Français qui n'ont encore rien prévu pour les grandes vacances, les réservations dépendront de l'évolution de la situation, souligne le récent sondage VVF « Les Français et les vacances : les premiers impacts du confinement ». La garde des enfants vient donc ajouter encore un peu plus de flou. 

Grands-parents, centres de loisirs, colonies de vacances, quel mode de garde pourront-ils envisager ? Une question épineuse sur laquelle nombre d'incertitudes planent. 

Les centres de loisirs pourront-ils accueillir les enfants et dans quelles conditions ?

Les municipalités s’affairent à organiser le retour à l’école des enfants mais qu’en sera-t-il des centres de loisirs, dont elles ont également la charge. Cette offre, plébiscitée par nombre de parents l’été, qui leur permet de confier leurs enfants à la journée à des animateurs, sera-t-elle opérationnelle et dans quelles conditions ? A Bordeaux, le maire de la ville Nicolas Florian a assuré le 30 avril dernier, à l’occasion d’un Facebook live, que les centres de loisirs seront « bien évidemment » ouverts cet été, notant qu’il préparait d’ailleurs « un plan de rattrapage scolaire avec une formule à laquelle chacun sera libre d’adhérer ». Cette formule « permettrait d’avoir et des activités et du rattrapage scolaire » précise-t-il. L’organisation des centres de loisirs pourrait alors être repensée. 

Du côté des plus petites communes, le maintien des centres de loisirs semble lui aussi à l’ordre du jour. Les inscriptions qui doivent avoir lieu généralement entre fin mai et fin juin ne semblent pas à ce jour être compromises. Des zones d’ombres persistent toutefois. Comme dans les écoles dont les effectifs sont réduits à quinze écoliers maximums par classe, le nombre d’enfants sera-t-il limité ? Aucune information n’a été communiquée à ce propos. Le retour à l’école dans les prochains jours et son bon déroulé devraient guider les élus dans l’organisation de ces activités extrascolaires. 

Les grands-parents pourront-ils être mis à contribution ?  

Les grands parents sont bien souvent mis à contribution lors des vacances d’été. Un tiers des enfants passerait ainsi leurs congés estivaux avec leurs aînés, d’après le 19e baromètre Ipsos Mondial assistance « Les vacances selon les américains et les européens », publié l’année dernière. Parmi les européens, les Français sont d’ailleurs les premiers à solliciter leurs parents pour garder leurs enfants devant les Autrichiens (21%), les Portugais (20%) et les Belges (20%). Des habitudes qui, cette année, pourraient être bouleversées. 

Si l’on sait déjà qu’Emmanuel Macron a annoncé « ne pas souhaiter de discrimination » des personne âgées lors du déconfinement progressif qui sera amorcé dès le 11 mai, il en a appelé « à la responsabilité collective ». De son côté, Edouard Philippe a quant à lui invité ce jeudi 7 mai « les personnes qui se savent vulnérables à continuer à observer des règles de prudences strictes ». Un message également martellé par Olivier Veran, ministre de la Santé qui a expliqué que pour « les grands parents qui pourront retrouver leurs enfants, ils vous appartient de limiter les contacts et de garder les gestes barrière ». Légalement, les grands-parents pourraient donc accueillir leurs petits-enfants. Plusieurs interrogations restent toutefois en suspens. Alors que les personnes âgées figurent parmi les plus vulnérables face au COVID-19, au même titre que les personnes atteintes de maladies chroniques, serait-il responsable de leur confier des enfants qui, pour certains, auront repris le chemin de l’école. Un retour en classe qui, malgré les mesures mises en place pour offrir les meilleures conditions sanitaires possibles, pourrait mettre à nouveau les enfants en contact avec le virus. Dans ce cas, les parents prendront-ils le risque d’envoyer leurs progénitures à leurs aînés ? Si tel était le cas, ils pourraient alors choisir de les garder à la maison en quatorzaine, dès le 4 juillet, et les confier à la fin du mois.

Il reste cependant une seconde inconnue. Alors que dans le cadre du déconfinement, les déplacements sans attestation seront autorisés dans un rayon de 100 kilomètres à compter du 11 mai et théoriquement jusqu’au 23 juillet, les parents pourront-ils déposer les enfants chez les grands-parents si ces derniers habitent au-delà de cette limite ? Pour l’heure, cette option ne semble pas envisageable, car elle ne constitue pas un motif familial impérieux qui autorise les déplacements en cas de deuil ou d'aide aux personne vulnérables. Il est par conséquent impossible de rejoindre les grands-parents qui habiteraient à plus de 100 kilomètres.

Les colonies de vacances, une option encore incertaine

« Les jolies colonies de vacances. Merci papa, merci maman » chantait Pierre Péret. Si ces séjours loin des parents, organisés autour de nombreuses activités et de veillées, n’est plus une « pratique massive » comme le souligne l’étude Ifop en partenariat avec Jeunesse en plein air, parue l’année dernière, un quart des enfants âgés de 7 à 12 ans a cependant déjà vécu cette expérience, affichant un taux de satisfaction quasi-unanime. Plus de 90% des enfants ayant déjà participé à une colonie ont aimé leur séjour et 53% aimeraient repartir. Pour les parents qui auraient fait ce choix, à quoi peuvent-t-ils s’attendre ? Là encore, de nombreuses questions restent pour l’instant sans réponses. Parmi ces incertitudes, une chose est sûre, les colonies et les séjours linguistiques à l’étranger seront annulés. « Le déplacement à plusieurs milliers de kilomètres est exclu » a notamment expliqué Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, sur l’antenne de France Info, mercredi 6 mai. Des mesures qu’avaient déjà prises Vacances pour tous, leader sur les colonies de vacances, en annulant 500 séjours à l’étranger et en Europe, sur les 4589 réservations de colonies de vacances enregistrées pour l’été 2020, soit 11 % seulement des réservations. 

Mais quelles mesures seront prises pour les séjours dans l’Hexagone et quand ? En effet, sur les plus de 4500 réservations enregistrées par Vacances pour tous, 65 % des départs sont prévus en juillet et 35% en août. Alors que la règle des 100 km pourrait être maintenue jusqu’au 23 juillet, nombres de séjours pourraient alors être impactés.

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