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Fermeture des lieux culturels : une nouvelle désillusion pour les cinémas, théâtres et musées

Le couperet est tombé, anéantissant tout espoir d’un redémarrage de l’activité culturelle dès le 15 décembre. Le seuil des 5.000 cas quotidiens ne pouvant être atteint à cette date, les salles de cinéma, les théâtres et les musées resteront fermés trois semaines de plus, a annoncé ce jeudi le Premier ministre Jean Castex, lors d’une conférence de presse.

C’est donc un nouveau coup dur pour le secteur, déjà lourdement touché par la crise sanitaire, et qui s’était pourtant mis en ordre de bataille afin d’accueillir le public dans le respect des règles sanitaires.

Malgré une amélioration, «les conditions posées pour leur réouverture ne sont hélas pas réunies», a expliqué le chef du gouvernement. «Prendre cette décision avec la ministre de la Culture et le président de la République nous a été particulièrement douloureux. Je sais à quel point le secteur culturel s’était préparé, que les artistes ont répété, que toutes les filières étaient mobilisées, que tout était prêt pour que les rideaux se lèvent et les écrans s’illuminent. (…) Même si tous ces établissements disposent de protocoles sanitaires, la logique que nous devons suivre est d'éviter d'accroître les flux, les concentrations, les brassages de public à un moment où nous devons continuer de les réduire autant que possible», a-t-il ajouté.

Les lieux culturels devront donc attendre le 7 janvier 2021 pour une éventuelle réouverture. Pour tenter de rassurer les professionnels, le Premier ministre a par ailleurs indiqué que «les dispositifs d’accompagnement économiques» seraient toujours en vigueur pour soutenir un secteur sinistré. Certains ont regretté de ne pas voir la ministre de la Culture Roselyne Bachelot présente à la conférence de presse. «(Son absence) n’a aucune signification, elle est auprès des acteurs du secteur», a répondu Jean Castex.

Une décision jugée «incompréhensible» par les professionnels

«Qui conseille monsieur le Président pour prendre les théâtres pour des épiceries ? (...) C'est la pire décision qu'on pouvait prendre», s'est indigné Loïc Bonnet, président de l'association des théâtres privés en régions, sur CNEWS.

«La classe politique en général gagnerait beaucoup à fréquenter les lieux de culture. Ils mesureraient peut-être qu'on est aussi vital que le commerce du coin, ou la possibilité d'aller à la messe», a déclaré de son côté Didier Deschamps, directeur du théâtre national de Chaillot.

Après ces annonces, les professionnels du 7e art sont eux aussi en colère. «Nous sommes consternés et révoltés, a avoué Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la Fédération nationale des cinémas français. On laisse ouverts sans changement sauf le couvre-feu des lieux qui ont favorisé le brassage et les éventuelles contaminations comme les commerces et les transports, sans distanciation sociale. Par contre, ceux qui ont des protocoles hyper-stricts, on ne les ouvre pas alors qu'il n'y a aucun risque. C'est incompréhensible, c'est une immense injustice».

Les appels à la réouverture des salles s’étaient multipliés ces dernières semaines, invoquant notamment la dimension «essentielle» de la culture. Des salles de spectacle et de cinéma qui, unanimement, ont régulièrement mis en avant les protocoles sanitaires instaurés dans leurs établissements, précisant qu’ils figuraient «parmi les seuls lieux qui assurent port du masque et distanciation physique». «Un dispositif sûr, loué à de nombreuses reprises par le président de la République et le Premier ministre», avaient ainsi écrit conjointement la Fédération nationale des cinémas français et le Syndicat national du théâtre privé, le 20 novembre dernier.

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