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Les meilleures BD de mai 2021

Retrouvez une sélection des sorties BD du mois de mai. [© Glénat, Futuropolis, Dargaud, Rue de Sèvres]

Bien que ce mois de mai 2021 soit plutôt placé sous le signe des réouvertures de lieux culturels, l'actualité BD n'en reste pas moins riche en ce printemps. Voici une sélection d'ouvrages qui paraissent, à dévorer autant que possible en terrasse.

« Nuit Couleur Larme », Borja Gonzales

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Tout commence une nuit de pleine lune lorsque Teresa, libraire spécialisée dans les ouvrages de littérature fantastique, de magie et d’occultisme se rend dans la forêt voisine pour se livrer à une incantation. Apparaît Laura, démone aux cheveux rose vêtue d’un simple t-shirt et capable de réaliser n’importe quel vœu. Mais Teresa n’a aucune idée de ce qu’elle veut faire exhausser. Plongez dans un conte de fée moderne subtilement dessiné par l’artiste espagnol Borja Gonzalez, avec pour décor une petite ville non identifiée à l'ambiance bleutée. Même sans tracer les traits de visages à ses personnages, Borja Gonzales arrive à faire transparaitre leurs émotions et nous embarque dans un récit onirique.

Nuit Couleur Larme, en librairie le 28 mai 2021, Borja González, ed. Dargaud, 216 pages, 19,99€

«entre les lignes», Dominique Mermoux

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C’est l'histoire d’une quête familiale. À la mort de Moïse, son fils Denis trouve dans les affaires de son père un paquet de lettres adressées à une femme inconnue nommée Anne-Lise Schmidt. La découverte fait l’effet d’un tremblement de terre au sein de la famille et c’est Baptiste, le petit-fils de Moïse, qui décide d’enquêter sur la vie cachée de son grand-père. Une quête cathartique pour le fils comme pour le père qui décident, enfin, de briser les réflexes d’une lignée d’hommes taiseux. Le récit, entre passé et présent, est délicatement dessiné par Dominique Mermoux grâce à deux ambiances graphiques toutes deux douces et colorées.

Une oeuvre réalisée d’après le roman paru en 2018 du médecin et romancier Baptiste Beaulieu,« Toutes les histoires d’amour du monde », tiré de sa propre quête familiale, et véritable appel à retrouver l’amour caché de son grand-père.

Entre les Lignes, Dominique Mermoux, éd. Rue de Sèvres, 168 pages, 20€

«Nos Corps Alchimiques», Thomas Gilbert

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À travers un dessin puissant aux traits graphiques, Thomas Gilbert explore cette fois-ci la complexité des relations amoureuses et fomente un projet incroyable permettant de fusionner le corps et les esprits. L’histoire retrace les aventures de Aniss, Sarah et Camille qui, sous l’impulsion de ce dernier, se retrouvent des années après s’être follement aimés. Sur place, Camille leur dévoile le fruit de ses recherches et la raison de leur présence : créer une nouvelle humanité et offrir au monde une nouvelle ère biologique. Le lecteur s'offre une plongée dans l’intimité des trois personnages, qui reflètent les interrogations sur le rapport au monde de l’auteur, et la complexité des relations humaines vues comme un « récit choral d’intimités multiples ».

Nos corps alchimiques, Thomas Gilbert, éd.Dargaud, 240 pages, 24€

« Joe la Pirate, la vie rêvée de Marion Barbara Carstairs », Hubert et Virginie Augustin

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Joe la Pirate, c’est l’histoire vraie d’une petite fille née en Angleterre en 1900, qui « se sentait déjà queer dans la matrice » et qui vécut une vie digne d’être racontée. Sur un scénario d’Hubert (Peau d’Homme, éd. Glénat) décédé en décembre 2020, Virginie Augustin retrace en noir et blanc et grâce à des traits simples et élégants, la vie excentrique et explosive de Joe Carstairs, qui a su créer sa propre légende sous des airs masculins.

Joe la Pirate, Hubert et Virginie Augustin, éd. Glénat, 224 pages, 23€

«L’attente», Keum Suk Gendry-Kim

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Saisie par un sentiment d’urgence alors que la génération qui a connu la guerre de Corée vieillit, Keum Suk Gendry-Kim interroge sa mère sur cette histoire douloureuse aux plaies encore à vif. C’est ici plusieurs histoires qui sont racontées grâce au trait noir et charbonneux de la dessinatrice. Celle, autobiographique, de Jina, artiste freelance qui s’occupe de sa mère âgée, et celle de la mère Guja, qui a été séparée de son premier mari et de son fils dans les années 1950. Malgré les années, elle espère toujours les retrouver dans le cadre de retrouvailles hyper-médiatisées où sont tirés aux sorts ceux qui peuvent revoir leur famille. Une histoire intime pour raconter celles de milliers de coréens, pour qui les séparations forcées par la guerre entre les deux Corées restent un traumatisme.

L’attente, Une famille coréenne brisée par la partition du pays, Keum Suk Gendry-Kim, éd. Futuropolis, 248 pages, 26€

Les Misérables, Eric Salch

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Dans cette version personnelle et décalée des Misérables de Victor Hugo par le caricaturiste Eric Salch, le cynisme et les anachronismes sont rois. On y voit une voisine indiscrète appeler la police par téléphone, Monseigneur Myriel devant un match de l'équipe de foot du Borussia-Dorthmund sur écran plat, et le conteur n’est autre que Victor, un rat mangeur de bambin abandonné.

À travers une histoire que l’on connait tous, le dessinateur de Charlie Hebdo à la plume féroce maltraite les personnages principaux et aborde les thèmes polémiques de notre société actuelle.

Les Misérables, Eric Salch, éd. Glénat, 192 pages, 29€

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