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Disquaire Day : Le boom du vinyle redessine le marché et encourage à trouver des trésors

[© Diggers Factory]

Rien ne semble empêcher les disques vinyles de tracer leur sillon dans le marché de la musique. Loin du phénomène de mode, les 33 et 45-tours ont la cote et le fameux Disquaire Day, qui se tiendra les 12 juin et 17 juillet prochains en témoignent. A Paris, la jeune société Diggers Factory démontre la grande forme de ce support vieux de 120 ans.

Avec une croissance de 10 % enregistrée en France pour le marché du vinyle en 2020, les disques n'en finissent plus de tourner sur les platines et résistent mieux à la vague du streaming que leurs petits cousins les CD. Le marché du vinyle «représente 28% des ventes physiques, une part qui a plus que doublé en 3 ans et génère des revenus supérieurs à ceux du streaming vidéo», résume le Syndicat national de l'édition phonographique (Snep).

Un chiffre d'autant plus remarquable que de nombreux points de ventes ont été fermés durant plusieurs mois en 2020. La tendance pourrait donc encore tourner autour d'une croissance à deux chiffres cette année, tandis que les disquaires ont été considérés comme des commerces essentiels lors du dernier confinement.

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© Audio-Technica

C'est dans ce contexte que se tiendra le Disquaire Day de 2021 dans les prochains jours. Un événement qui mettra notamment en avant plus de 200 vinyles exclusifs vendus chez les 250 disquaires partenaires pour l'occasion. Parmi cette collection, il sera possible de retrouver des éditions spéciales et des trésors, comme c'est le cas chez Diggers Factory. Un éditeur parisien qui propose des pressages de disque à la demande, mais aussi de dénicher des albums rares, cultes ou méconnus grâce à un travail de curation méticuleux.

Créé en 2015, Diggers Factory entend d'abord accompagner des artistes indépendants. «Produire des vinyles coûte cher et parfois un artiste peut perdre de l'argent. En outre, c'est un secteur compliqué car très peu de sociétés suivent de A à Z leur production et la vente. Notre modèle repose sur le fait de savoir combien de disques doivent être pressés, via un système de précommande», résume pour CNEWS Alexis Castiel, cofondateur de Diggers Factory (photo ci-dessous).

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© Diggers Factory

Surtout, cette société profite de son savoir-faire pour aller faire ce que préfère les amateurs de vinyles : chiner. C'est dans la curation qu'elle va trouver quelques pépites à travers toute la planète. L'idée étant de proposer des rééditions ou des éditions spéciales de certains albums de musique et même des inédits. C'est le rôle de Cyril Roux, directeur de la distribution chez Diggers Factory. «Nous sommes ouverts à toutes les musiques et nous sommes à la recherche de produits qui ont une valeur culturelle. Et nos recherches nous mènent parfois très loin. Par exemple, pour l'édition du disque Afrovision de Manu Dibango, nous avons mis la main sur des vinyles originaux aux Etats-Unis pour les importer et utiliser ces vinyles pour le mastering», explique-t-il.

Un public de plus en plus jeune

Et si le marché des disques vinyles se porte bien, des signaux encourageants semblent confirmer que l'intérêt autour des vinyles pourrait se péréniser. «Il y a quelques années l'acheteur moyen type était un homme de 35-40 ans, il constituait 80 % des clients. Aujourd'hui, ce positionnement a changé, 50 % ont moins de 35 ans et la part des femmes augmente. Celles-ci représentent 35 % des acheteurs, même si parfois ces achats sont motivés par le fait d'offrir un cadeau à leur compagnon. De manière générale, on a affaire à des gens curieux, acheter un vinyle est perçu aussi comme un acte militant», souligne Hanane Ahmed-Chaouche, directrice marketing de Diggers Factory.

«Le vinyle aujourd'hui dépend du streaming, car les deux supports se complètent. L'un permet d'acquérir un objet que l'on va prendre entre ses mains, regarder et écouter de manière active, l'autre repose sur une écoute souvent passive mais qui amène à des découvertes», conclut Alexis Castiel.

Pour le Disquaire Day, Diggers Factory proposera notamment 14 références d'albums en France, avec notamment une édition spéciale de Cubafrica de Cuarteto Patria et Manu Dibango, Strange as Angels où Marc Collin (Nouvelle Vague) reprend des titres de The Cure en version acoustique, mais aussi la bande originale du film Le Gendarme de Saint-Tropez (1964). 

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