En direct
A suivre

«De son vivant» : Emmanuelle Bercot aborde la maladie et la mort inéluctable dans son nouveau film

Catherine Deneuve incarne esseulée et démunie face à la détresse de son fils. [© Laurent Champoussin / Les Films du Kiosque]

Très émue, Catherine Deneuve était de retour samedi au Festival de Cannes pour défendre le film d’Emmanuelle Bercot, «De son vivant». Présenté hors compétition et très acclamé lors de la projection officielle, ce drame a bouleversé la Croisette.

Disons-le d'emblée : il faut avoir le cœur bien accroché et ne pas verser, même occasionnellement, dans une période de déprime face à ce film qui devrait faire couler beaucoup d'encre.

Porté par Catherine Deneuve et Benoît Magimel, ce nouveau long-métrage de la réalisatrice de «La tête haute» aborde frontalement la question de la maladie, de la mort inéluctable et de son accompagnement par ses proches. À travers l'épreuve de ce jeune professeur de théâtre condamné par un cancer et le soutien affectif, envahissant (et parfois maladroit) d'une mère esseulée et démunie, la cinéaste ne ménage jamais le spectateur plongé de la première à la dernière image dans une ambiance immersive et anxiogène.

Des héros magnifiques de courage et d'abnégation

Certes, les magnifiques apartés des cours de théâtre - avec de formidables comédiens -, les élans de tendresse d'une assistante médicale empathique (Cécile de France, pleine de délicatesse), les digressions sur le passé du malade et ses erreurs de jeunesse, l'humour lucide d'un médecin toujours honnête, philosophe et chaleureux (Gabriel Sara, lui-même cancérologue à la ville) offrent des respirations nécessaires face à ce parcours douloureux et inéluctable qui, à défaut d'être une célébration de la vie (comme le suggérait sur une thématique similaire «Tout s'est bien passé» d'Ozon), tend à appréhender la mort avec autant de sérénité et d'apaisement possibles.

Deneuve et Magimel sont magnifiques de courage et d'abnégation, d'humilité et de dignité (de distance ?) face à leurs personnages respectifs. Emmanuelle Bercot prend le temps nécessaire pour faire vibrer et retentir des situations et des dialogues souvent bouleversants, déchirants. Face à l'injustice, l'inéluctable, la révolte, la rage, la résignation et enfin l'acceptation...

Un film rare et difficile, frontal et douloureux auquel il faut être préparé. Ce n'est pas la moindre des qualités du Festival de Cannes que de nous rattraper la tête dans les étoiles et nous ramener les pieds sur Terre. «De son vivant» sortira en salles le 24 novembre prochain. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités