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Mostra de Venise : un doublé pour la Française Alice Diop

Pour «Saint Omer», la réalisatrice s’est inspirée de l’affaire Fabienne Kabou qui a été accusée d’avoir assassiné sa fille sur une plage de Berck. [© Andreas SOLARO / AFP]

Avec son film poignant «Saint Omer», Alice Diop a marqué la 79e Mostra de Venise. A l’issue de la cérémonie de clôture samedi soir, la Française est repartie avec le Grand Prix du Jury et le prix du premier film pour sa première fiction.

Elle est apparue très émue sur le Lido. Sous les yeux de l’actrice américaine Julianne Moore, présidente du jury de la 79e édition de la Mostra de Venise, la réalisatrice française Alice Diop a fait part de sa joie en recevant le prix du premier film pour «Saint Omer». «C’est un immense honneur pour moi (…). Je n’ai plus les mots», a déclaré celle qui a aussi été récompensée du Grand Prix du Jury.

«Saint Omer» qui sortira au cinéma le 23 novembre, s’inspire d’une histoire vraie de procès pour infanticide. Laurence Coly, une jeune immigrée sénégalaise, se retrouve devant la cour d’assises. Elle est accusée d’avoir tué sa fille de 15 mois en l’abandonnant sur une plage du nord de la France alors que la mer était en train de monter. Le procès sera suivi par Rama, une romancière qui n’est autre qu’Alice Diop, laquelle a suivi l’affaire de Fabienne Kabou, cette femme condamnée en 2016 pour avoir laissé son enfant trois ans plus tôt mourir sur la plage, à Berck.

«J'ai été obsédée par cette histoire dès le départ (...). J'ai vraiment été très bouleversée, sidérée, traversée par beaucoup de choses assez intimes sur mon rapport à la maternité», expliquait récemment à l’AFP la réalisatrice auréolée d’un César en 2017 pour son court-métrage «Vers la tendresse».

Avec cette œuvre, Alice Diop a souhaité mettre en lumière le combat des «femmes de couleur». «Le silence ne nous protègera pas. Nous ne nous tairons plus», a-t-elle clamé samedi soir pendant son discours.

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