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Cinéma : 3 raisons d’aller voir le film «La syndicaliste», avec Isabelle Huppert

Inspiré d’une histoire vraie, le film «La syndicaliste» signe les retrouvailles de l’actrice Isabelle Huppert avec le réalisateur Jean-Paul Salomé. Voici trois raisons d’aller voir ce thriller politique, qui sort au cinéma ce mercredi 1er mars.

Pour la mise en lumière du calvaire de la vraie Maureen Kearney

En salles ce mercredi 1er mars, ce long-métrage est adapté d'un livre-enquête éponyme écrit par la journaliste Caroline Michel-Aguirre, et paru en 2019. Celui-ci s’intéresse à l’histoire vraie de Maureen Kearney, une ex-syndicaliste CFDT d’origine irlandaise, qui a défendu des milliers d’employés d’Areva. En 2011, cette représentante a tenté de révéler, grâce à des documents confidentiels, qu’un accord était en train d’être signé entre l’ancien fleuron du nucléaire français, EDF et la Chine.

Un matin de février 2012, alors qu’elle se préparait chez elle, cette lanceuse d’alerte est agressée. Sa femme de ménage l’a retrouvée ligotée sur une chaise au sous-sol, un manche de couteau dans le vagin et un «A» tailladé par une lame sur le ventre. Sa parole est ensuite mise en doute pas la justice qui la fait passer du statut de victime à celui de présumée coupable, mais Maureen Kearney sera finalement relaxée 2018, après avoir été condamnée quelques mois auparavant en première instance. Ses agresseurs n’ont jamais été retrouvés. 

Pour la performance magistrale d’Isabelle Huppert

Pour camper cette femme forte et courageuse, le réalisateur Jean-Paul Salomé a fait appel à l’actrice Isabelle Huppert, trois ans après «La Daronne», cette comédie policière dans laquelle elle jouait une interprète judiciaire qui se retrouvait au cœur d’un trafic de stupéfiants. Alors qu’elle sera bientôt à l’affiche de «Mon crime» de François Ozon, cette grande dame du cinéma français nous prouve encore une fois l’étendue de son talent.

Dans «La syndicaliste», elle est méconnaissable tant elle ressemble trait pour trait à Maureen Kearney. «Jouer une personne réelle, vivante, cela offre des pistes pour l’allure du personnage, explique la comédienne. On a pu s’inspirer de la manière dont elle s’habille, se maquille, se coiffe, de sa blondeur, de son chignon, et aussi des bijoux qu’elle porte. Cela m’intéressait de la rencontrer, mais le jeu reste toujours un travail d’imaginaire, et on peut se détacher de la réalité autant qu’on le veut». Avec son allure d’héroïne chabrolienne qui semble dissimuler des zones d’ombre, Isabelle Huppert impressionne et offre un jeu tout en nuances, entre vérité et manipulation. 

Pour le message féministe de ce récit 

«La syndicaliste» se présente comme un thriller politique mais aussi féministe. A travers son combat, Maureen Kearney démontre sa force de caractère, sa ténacité et son courage, elle dont la parole a été bafouée et qui passa du statut de victime d'agressions sexuelles à coupable. Tout comme Anne Lauvergeon, l’ancienne présidente d’Areva incarnée par Marina Foïs (elle aussi brillante), elle résistera à ce monde de pouvoir, très souvent misogyne. Malgré les blessures physiques et psychologiques, cette syndicaliste donne l’impression d’être inébranlable et d’être toujours capable de se relever et de gérer les coups – bas – tel un soldat.

Yvan Attal, Grégory Gadebois, Pierre Deladonchamps et François-Xavier Demaison complètent le casting de ce long-métrage qui aborde le scandale industriel, les coulisses du pouvoir, les violences faites aux femmes, et les menaces que peuvent subir certains lanceurs d’alerte. 

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