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«Second tour» : dans cette fable politique loufoque, Albert Dupontel se rêve (ou non) président

Après le triomphe d’«Adieu les cons» et ses sept César, Albert Dupontel revient ce mercredi au cinéma avec «Second tour». Une fable politique tendre et pleine d’humanité qui n’épargne personne, et conserve ce ton loufoque et décalé si cher au réalisateur.

C’est en découvrant le documentaire «Bobby Kennedy for president» dans lequel Robert Kennedy délivre, à la fin des années 1960, un discours poignant et sincère à Indianapolis dans un ghetto noir après la mort de Martin Luther King, qu’Albert Dupontel a imaginé le héros de son nouveau film, «Second tour», qui sort en salles ce mercredi 25 octobre.

L’intrigue se déroule au moment de l’entre-deux tours de la campagne présidentielle, laquelle est soporifique et ennuyeuse à mourir. Héritier d’une famille influente mais novice en politique, Pierre-Henry Mercier, incarné par le réalisateur lui-même, est le candidat favori. Si son destin semble tout tracé, une journaliste va venir bouleverser la donne.

Reléguée au service sport après un reportage qui a déplu à sa direction, Mlle Pove, jouée par Cécile de France, est finalement choisie pour suivre le candidat. Pugnace, déterminée et tenace, cette femme en colère va faire fi des injonctions de sa rédaction et tout tenter pour révéler le passé de Pierre-Henry Mercier et ses véritables intentions politiques et sociales. Qui se cache derrière cette homme austère en costume ? Pour ce faire, elle pourra compter sur son cadreur Gus (irrésistible Nicolas Marié) avec lequel elle forme un duo à l’image du clown blanc et de l’auguste, et qui va faire basculer ce film peu à peu vers le thriller, sans pour autant tomber dans le cliché de l’enquête policière.

Du cinéma drôle, burlesque et poétique

En effet, comme à son habitude, Albert Dupontel essaie «de rendre belles, des choses qui sont parfois rustiques», précise-t-il dans les notes de production. N’ayant pas la prétention de vouloir faire passer un quelconque message politique, le cinéaste dénonce les dysfonctionnements de notre société, taclant au passage les politiques, les puissances industrielles et le monde médiatique. Mais toujours avec humour, fantaisie et poésie, s’amusant comme un enfant dans un univers où tout serait permis. Pour lui, le burlesque serait l'unique réponse aux maux.

S’il n’atteint pas le niveau d’«Au revoir là-haut» et d’«Adieu les cons», récompensé de sept César en 2021, «Second tour» mérite d’être vu tant cette satire est drôle, rythmée, touchante, jubilatoire et servie par un casting brillant. Les jeux de lumière et de caméra participent à nous plonger dans une atmosphère proche de la bande dessinée. Ce qui nous fait oublier un scénario qui parfois part dans tous les sens. 

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