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Festival de Cannes 2024 : avec «Parthénope», Paolo Sorrentino dévoile sa sublime carte postale de l'Italie

Le réalisateur revient sur la Croisette avec un film à l'esthétique sublime. [© Sarah Meyssonnier/REUTERS]

En habitué de Cannes, Paolo Sorrentino a présenté mardi 21 mai son dernier film «Parthénope». Le portrait onirique d'une jeune Italienne, autant qu'une déclaration d'amour à la sublime Naples.

La beauté sauvera-t-elle le monde ? Elle naît dans le sud de l'Italie, dans un décor de rêve près de Naples. On lui donne le nom d'une déesse, Parthénope, qui est désormais, aussi, celui du nouveau film de l'Italien Paolo Sorrentino. Avec sept de ses huit oeuvres sélectionnées à Cannes, le réalisateur est un grand habitué, et a offert hier soir une sublime carte postale de son Italie du sud tant aimée, Parthénope n'étant rien moins que la mythique fondatrice de Naples.

Et quand elle apparaît à l'écran sous les traits de l'actrice Céleste Dalla Porta, on se pince pour y croire, tant la beauté lumineuse de cette jeune fille est absolument subjugante.

Une balade mélancolique

Or, sous la caméra de Sorrentino, Parthenope comprendra vite que ses atouts physiques, parfois culpabilisateurs, ne lui offriront que de brèves joies superficielles. Elle rêve de philosophie, d'idées et d'humanisme, parvient à séduire (platoniquement) un ponte universitaire revêche qui la prendra sous son aile. Un drame familial ne fera qu'exacerber ce désir d'affranchissement et sa soif intarissable du verbe et de l'esprit.

Paolo Sorrentino nous propose ce parcours initiatique des années 1960 jusqu'à nos jours, en assumant jusqu'au vertige sa verve contemplative et vaporeuse. La balade mélancolique de la sublime Parthenope devrait constituer le meilleur spot publicitaire pour l'Italie du Sud. Les dialogues sont souvent caustiques et désespérés, et la réalisation quasi onirique. Du coup, le film perd parfois en réalisme ce qu'il gagne en esthétique et en symbolisme. Il faut être disposé.

Ce qui ne gêne probablement pas le cinéaste de «La Grande Bellezza», qui parie sur un long poème humaniste. Il y a des films qui nous plaisent, d'autres qui nous parlent. Et généralement, ceux qui nous sont chers tiennent un peu des deux. Si certains sont restés à quai lors de la projection, d'autres parient désormais sur une Palme d'or... Parthénope pourrait se situer entre les deux, d'autant que les images de Paolo Sorrentino infusent à l'esprit longtemps après.

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