Un collectif d'associations de malades psychiatriques en colère contre une épreuve du jeu d’aventures va porter plainte contre France 2.
Indignés par la diffusion le 24 juin dernier de la séquence «l'Asile» dans l'émission «Fort Boyard», un collectif de lutte contre la stigmatisation de la schizophrénie et l'Union nationale de familles et amis de personnes malades et handicapés psychiques (Unafam) s'apprêtent à déposer plainte pour «injures publiques» et «discrimination» rapporte Le Parisien.
Affublé d’une camisole de force, le candidat qui entre dans «L’Asile» est envoyé dans une piècle capitonnée à l’ambiance des plus anxiogènes. Il doit tenter d’en sortir en se secouant pour faire tomber des boules de sa camisole et les récupérer avec sa bouche.
«Je sais qu'il faut avoir de l'humour. Mais la chambre d'isolement, c'est une réalité aujourd'hui ! Je n'ai pas envie d'en rire », confie au Parisien Bénédicte Chenu, cofondatrice de Promesses, une des six associations du collectif à porter plainte. Son fils Charles, 24 ans, diagnostiqué schizophrène, a déjà vécu cette scène. « Il a été sanglé à un lit et en garde un souvenir traumatisant. Ce n'est pas un jeu. Ces images sont blessantes et stigmatisantes.»
Suite à cette polémique, la production de Fort Boyard se défend de «refléter la réalité d’aujourd’hui»
«Les épreuves sont inspirées par des imaginaires forts de la fiction. C'est comme ça qu'on avait eu l'idée d'un vieil asile abandonné, qui rappelle un peu l'univers des grands classiques du cinéma», explique Guillaume Ramain, producteur artistique du jeu à programme-tv.net. «Un imaginaire qui ne reflète en rien la réalité d'aujourd'hui. On ne voulait choquer personne». Quant à l'ampleur que prend la controverse, il confie trouver que la polémique «va loin pour un jeu comme Fort Boyard» et rappelle que «chez ALP et France 2, on est très impliqués dans le milieu associatif et pour la défense du handicap. Depuis 1990, près de 4 millions d'euros ont été reversés à des associations. L'année dernière, l'association Perce-Neige (fondation d'aide aux personnes handicapées) était représentée. Ce sont des combats que l'on défend».
Pour l'instant la séquence reste mais avec des ajustements
Pas certain que la séquence sera encore là l’année prochaine. En attendant, la production a fait savoir que l’épreuve ne serait pas retirée au montage durant les prochaines semaines. Néanmoins, elle a procédé à de petits changements. Alors que le 24 juin, la cellule était appelée «L’Asile», elle a ensuite pris le nom de «Cellule capitonnée» la semaine suivante. «Au lendemain de la diffusion du premier épisode, on avait repéré deux ou trois tweets donc on a tout de suite modifié certaines choses», précise la productrice d’ALP, Alexia Laroche-Joubert, mercredi matin sur Europe 1. Ainsi les allusions au monde psychiatrique auraient été enlevées ainsi que les cris angoissants qui se faisaient entendre durant la séquence.
A noter qu'une séquence baptisée «L’Asile» avait déjà existé les années précédentes, dans un décor capitonné lui aussi mais bien différent.