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Patrick Sabatier : «Ce qui m’intéresse, c’est de savoir comment on se débrouille avec la vie»

Patrick Sabatier accueille Patrick Poivre d'Arvor dans le premier numéro de «Vendredi vérité - 60 minutes chrono». [ Cyrille GEORGE JERUSALMI/C8]

Dans sa nouvelle émission «Vendredi vérité – 60 minutes chrono», à découvrir ce 15 février à 21h sur C8, Patrick Sabatier reçoit une personnalité durant une heure, via six séquences fortes. Une aventure qui enthousiasme l’animateur et  permettra de découvrir les vérités de son premier invité, Patrick Poivre d’Arvor.

Quel est le principe de l’émission ?

Si on fait une étude de texte, «Vendredi vérité» est une émission diffusée le vendredi où seront posées des questions à un invité pour avoir sa vérité. Et «60 minutes chrono» parce que nous avons voulu un prime séquencé et rythmé qui ne dure pas plus d’une heure. Il y aura plusieurs séquences, une où l’invité sera confronté à des journalistes qui ont écrit sur lui – en bien ou en mal – et l’invité aura l’opportunité de répondre à ce qu’il aura lu. Son entourage interviendra également, avec la présence d’un père, une mère, une sœur, un frère, mais aussi des personnes qu’il côtoie au quotidien, comme un commerçant, afin de le découvrir dans son intimité, dans sa vraie vie. La troisième séquence est ce qu’on appelle «la famille C8», où un animateur de la chaîne, un chroniqueur, mais aussi un cadreur ou une maquilleuse, pourront poser leurs questions.

Comme nous sommes en 2019, une place sera bien évidemment réservée aux réseaux sociaux où l’invité pourra répondre à ce que l’on dit de lui ou à des questions posées. Le public présent en plateau sera lui aussi impliqué. L’invité sera également confronté aux événements de la semaine avec cinq ou six photos qui lui permettront d’exprimer ce qu’il pense de l’actualité. Et dans les dix dernières minutes, s’il me reste du temps (rires), j’essaierai d’avoir un face-à-face avec lui pour avoir ses dernières confidences. Tout cela sera très rythmé.

Vous entamez l’année 2019 avec deux nouvelles émissions sur C8. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Quand une chaîne de télévision appelle un animateur ou un producteur pour le faire travailler, il est toujours enthousiaste. C’est mon travail. Franck Appietto, le directeur général de C8, souhaite créer avec moi une relation régulière et pérenne avec des émissions qui reviendront à intervalle régulier. C’est une nouvelle aventure. J’ai eu la chance de connaître plusieurs périodes à la télévision, car je n’en fais pas depuis hier. Et en même temps, c’est quelque chose de nouveau et je me lance avec beaucoup d’enthousiasme. Je vais découvrir une chose que je ne connaissais pas, à savoir une chaîne de la TNT en plein essor. Et si je peux apporter ma contribution, c’est un grand plaisir.

 

Vous avez bâti votre carrière sur ce type d’émission où vous recueillez les confidences de personnalités. Qu’est-ce qui vous plaît dans ces émissions «vérité» ?

C’est très simple. Je pars du principe que la vie débute et va vers une fin. Et c’est quelque chose qui nous est commun à tous. On ne choisit ni le début, et la plupart du temps, pas la fin. Ce qui m’intéresse, c’est de savoir comment est vécu ce parcours, aussi bien par les anonymes que par les célébrités. Comment on se débrouille avec la vie quoi ! Moi, je suis toujours curieux de savoir ce qui anime, ce qui enthousiasme, ce qui déçoit les gens. Et j’en fais partie. Pour moi, la vraie culture est populaire, que ce soit à travers les livres, le cinéma ou un simple contact dans la rue. Tout ce que nous racontons, ce sont des histoires qui nous arrivent. Et ça, c’est un peu ma religion, de comprendre les autres. Cela m’apporte énormément de choses. J’ai la chance de pouvoir faire cela à la télévision, donc je le fais. Mon village ou ma rue s’agrandit car je peux recevoir des gens qui sont très célèbres en France ou à l’international. Mais toutes mes questions, mes interrogations, ne s’inscrivent pas dans un cadre promotionnel. On a toujours quelque chose à apprendre de l’autre, quel qu’il soit. 

 

L’idée est d’aller au-delà de l’image publique de vos invités ?

Moi, je dis toujours aux gens qui travaillent avec moi qu’une bonne émission de télévision est une idée qui pourrait se faire sans caméras. Après elles sont là, car nous faisons de la télé. Mais «Vendredi vérité – 60 minutes chrono», c’est aussi ce que vous faîtes vous en m’interviewant, et dans votre vie quand vous rencontrez des gens. Il suffit de ne pas être tourné vers soi-même, mais à l’écoute des autres, pour faire cette émission. N’importe qui pourrait la faire. Dans nos rapports sociaux, amicaux, professionnels, nous sommes tous à nous soucier des autres, avec la volonté de savoir comment ils vont. Et nous avons tous tellement de points communs. Tant de choses peuvent nous atteindre, comme la maladie, ou le décès d’un proche, des accidents de la vie, des divorces, mais aussi de la joie, comme l’amour, un mariage, une promotion, un voyage. Et ça, depuis très longtemps, et encore pour un long moment, nous partageons tous des expériences similaires.

Votre parcours a été marqué par des hauts et des bas. Quel regard portez-vous dessus avec le recul ?

Je vais vous décevoir. Je ne pense jamais à moi, je ne regarde jamais ce que j’ai fait, ni aucune émission que j’anime, et je ne lis aucune interview que je donne. Je pense que là, on atteint un niveau de nombrilisme qui n’est pas de tout ce que j’ai envie de faire de ma vie. Et plus ça va, moins je m’intéresse à moi, et plus je m’intéresse à des choses qui me semblent beaucoup plus importantes. Plus on avance dans l’âge, plus on se dit qu’on est vraiment très peu de chose, par rapport à l’Univers par exemple. Je me souhaite à moi une bonne santé pour être avec ma famille le plus longtemps possible. Vous me demandez le regard que je porte sur ma carrière, mais quand j’ai commencé en 1975, vous n’étiez probablement pas né. Cela fait 43 ans que je fais ce métier. Personnellement, je n’ai jamais senti les hauts et les bas.

Dans ma tête, dès le départ, je savais que ça allait être comme ça, que je me lançais dans une aventure comme si je partais en mer, et que forcément, elle ne sera pas toujours étale. Je ne dirais pas que je n’ai jamais été surpris, car on l’est toujours, mais en même temps, je n’ai jamais trouvé ça incroyable. C’est un métier qui est comme cela. Si on veut être tranquille, on ne fait pas ce métier-là. On me demande parfois comment je tiens le coup. D’une part, j’ai une famille formidable avec laquelle je m’entends très bien, ce qui est une chance extraordinaire et dont je profite tous les jours. Car ça, c’est du quotidien et c’est du «sûr». Pour le reste, on plaît, on plaît moins, un patron a envie de vous, un autre moins. Mais tout ça, c’était écrit dans ma tête avant. Vous savez, pour faire ce métier, il faut être solide. Il faut l’être pour tenir le coup, et en même temps, il faut quand même être fragile car cela exige beaucoup de sensibilité. Parce que nous ne sommes pas des machines. Quand je me suis lancé dans cette histoire, je savais que ça allait être comme ça. Et j’ai été servi d’ailleurs (rires).

 

Vous pourriez, un jour, participer à une émission de confidence vous-même ?

Je ne pense pas que ce soit ma place. Je ne dis pas que je ne le ferais jamais. Mais franchement, il y a tellement de personnes qui me semblent plus importantes. Parler de moi ne me gêne pas, mais trop, oui. Quand on est une personnalité publique, on s’expose tellement que, quand on est dans l’intimité, on a envie que les autres soient plus importants que vous. Quand on a des enfants et qu’on est une personne célèbre, il faut faire très attention. Cela a des bons côtés, on ne va pas le nier, mais en même temps, si on gère mal cette histoire, cela risque d’entraver pas mal de choses. Et moi j’ai été très soucieux de cela avec Isabelle, ma femme. J’ai toujours considéré mon métier comme une belle aventure, et je pensais en faire de moins en moins. Et puis, cela fait deux ou trois ans que nous nous voyons avec Cyril (Hanouna, ndlr), en toute amitié au départ, et qu’on échange des idées. Et puis, à un moment donné, cela est apparu comme une évidence, et on s’est dit «bah voilà, on y va !».

 

Vous avez retrouvé l’envie de faire de la télévision ?

Je n’ai jamais été frustré de ne pas faire de la télévision, parce que je faisais des choses qui m’intéressaient tout autant. Et l’envie n’est jamais partie. J’ai toujours envie. Et franchement, une émission demande tellement de travail, que je ne pourrais pas le faire sans cela. Vous savez, moi je fais partie de ces gens qui pensent que, pour que ça marche, il faut beaucoup travailler. Je sais qu’il y a d’autres méthodes. Mais je n’ai jamais compté sur mon nom, la chance ou le succès pour y arriver. Je me suis toujours dit qu’il fallait travailler encore et encore. Alors cela vient probablement de l’éducation que j’ai reçue. Depuis que j’ai accepté la proposition de C8 de les rejoindre, mes journées sont bouleversées (rires). Mais tout se passe bien. Cela durera le temps que ça durera. Mon souci est de faire en sorte que ce que nous allons faire soit bien. Il faut que tout le monde soit content du résultat. Après, les audiences seront ce qu’elles sont. Je ne ferais pas une moins bonne émission sur C8 que sur TF1 ou France 2. Avec les moyens qui me sont donnés, je ferais simplement du mieux que je puisse faire.

 

«Vendredi vérité – 60 minutes chrono», ce soir à partir de 21h sur C8

 

 

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