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Des pistes contre le "manque d'audace" français

Le quartier de La Défense.[ARCHIVES AFP]

La France, menacée par un "manque d'audace", doit assouplir son marché du travail, surveiller la hausse des salaires et réduire ses dépenses, tandis que l'Allemagne, qui risque "le contentement excessif", doit investir, accueillir plus d'immigrés et encourager le travail des femmes, selon un rapport franco-allemand présenté jeudi à Paris.

 

Les économistes Jean Pisani-Ferry et Henrik Enderlein, chargés par les gouvernements français et allemand de donner des pistes de croissance pour les deux pays, demandent aussi un effort européen d'investissement plus significatif, dans ce texte très attendu.

Ils jugent que là où la France est confrontée à des besoins de réformes "urgentes et précises", l'Allemagne doit cesser de "procrastiner" face à de "sérieux défis de long terme".

 

Aménager son temps de travail

MM. Pisani-Ferry et Enderlein jugent que la France doit donner aux entreprises la possibilité d'aménager plus facilement le temps de travail; encourager l'embauche à durée indéterminée en rendant les coûts et délais des licenciements "plus prévisibles"; et enrayer les hausses de salaires déconnectées de l'activité en allongeant à trois ans au lieu d'un an le délai entre négociations salariales, ou en revoyant le mode de calcul du Smic.

La France devrait aussi "se donner un objectif" de dépenses publiques, en promettant de les ramener à 50% du Produit intérieur brut (PIB) contre 55% en 2013.

 

Des recommandations pour l'Allemagne aussi

Le rapport n'est pas non plus avare de recommandations pour l'Allemagne où "le succès des réformes passées (...) détourne l'attention des sérieux défis de long terme"La "principale faiblesse" de l'Allemagne est sa démographie, très ralentie, et pour y remédier "l'immigration doit augmenter", de manière à accueillir 300.000 personnes par an. 

Le rapport préconise aussi d'encourager le travail des femmes, par la fiscalité et la loi, au lieu de décourager les mères de travailler à temps plein.

La première économie européenne devrait aussi investir 24 milliards d'euros supplémentaires dans les trois ans qui viennent, selon le rapport. Soit plus du double des 10 milliards d'euros d'investissements promis par Berlin d'ici 2018.

 

Plus loin que Juncker

Enfin MM. Pisani-Ferry et Enderlein vont plus loin que le plan présenté mercredi par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui prévoit de dégager 21 milliards d'euros de fonds européens pour financer au total 315 milliards d'euros de projets.

Pour les économistes, cette mise de départ est insuffisante et il faudrait que les Etats mettent 30 milliards d'euros de plus sur la table. M. Juncker a d'ailleurs lui-même déjà appelé les capitales européennes à apporter leurs deniers à son initiative.

 

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