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Scarabée japonais : l'arrivée de cet insecte ravageur en France inquiète

Originaire du Japon, ce scarabée a été repéré pour la première fois en Italie en 2014 et en Suisse en 2017. [Pixabay]

Déjà présent en Italie et en Suisse, le scarabée japonais pourrait très prochainement arriver en France, selon un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Cette annonce suscite déjà l'inquiétude des agriculteurs car l'insecte pourrait ravager les plantations.

C'est une très mauvaise nouvelle. Originaire du Japon, ce scarabée a été repéré pour la première fois en Italie en 2014, et en Suisse en 2017. Il s'apprête aujourd'hui à arriver en France, prévient l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).

L'agence vient en effet de réaliser une expertise pour évaluer les probabilités d’introduction de l’insecte dans l’Hexagone, ses impacts, et recommander les mesures de surveillance puis de lutte qui peuvent être mises en œuvre.

Une menace pour les cultures

«Pour l’instant, il n’a pas encore été détecté en France, mais il n’y a aucune raison qu’il n’entre pas sur le territoire», explique Christine Tayeh, coordinatrice scientifique au sein de l’unité Expertise sur les risques biologiques du laboratoire de la santé des végétaux de l’Anses, qui a piloté cette expertise.

Néanmoins, «cet insecte ravageur représente une menace pour des centaines d’espèces de végétaux», prévient la coordinatrice scientifique,car «l'adulte se nourrit préférentiellement de feuilles tandis que les larves s'alimentent des racines».

Plus de quatre cents types de plantes sont concernés, aussi bien «des plantes alimentaires : prunier, pommier, vigne, maïs, soja, haricot, asperges, ... ; des espèces forestières, comme l'érable plane ou le peuplier ; ou des plantes ornementales, par exemple les rosiers ou certaines espèces présentes dans les pelouses et gazons».

Agir dès maintenant

Cependant, il est aujourd'hui impossible d'empêcher l'arrivée de ce scarabée en France, prévient l'Anses. «C’est un insecte qui se déplace facilement, les conditions de température et de précipitation lui sont favorables et, comme il peut consommer de nombreuses espèces de plantes présentes sur le territoire français, il n'aura pas de difficulté à trouver des sources de nourriture», explique la coordinatrice scientifique à l'Anses, citée dans le communiqué.

En effet, cet insecte peut voler ou faire de «l'auto-stop» en se déplaçant sur n'importe quel support. Il faut donc «intervenir dès la première détection de l'insecte», via des «pièges équipés de leurres mixtes (combinaison de phéromones sexuelles et d'attractifs floraux)» placés le long de la frontière avec les pays où il est déjà présent et à proximité de points d'entrée du territoire (ports, aéroports, routes), tout en sensibilisant également les professionnels des secteurs concernés.

Toutefois, l'éradication au début de l'invasion, après les premières détections, a fait ses preuves en Oregon ou en Californie, a tenu à rassurer l'Anses. Ainsi, l'Agence recommande en cas de détection «de délimiter une zone infestée» avec une surveillance renforcée et la mise en œuvre de plusieurs moyens de lutte contre le scarabée, dont «le piégeage de masse, l’utilisation de produits phytopharmaceutiques de synthèse et la lutte biologique», en fonction des situations.

Il est aussi possible de réduire l'irrigation en période de ponte ou de pratiquer le labour du sol à l’automne pour diminuer la survie des larves et les dégâts sur les plantes. «Si de telles actions ne sont pas déployées dans les plus brefs délais après la détection du scarabée japonais, empêcher sa dissémination une fois qu’il se sera établi sur le territoire risque d’être long et d’avoir une faible chance de succès», met toutefois en garde l'Anses.

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