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Voici pourquoi des risques de fortes tempêtes sont à prévoir cet automne en Méditerranée

Selon les projections du GIEC, les canicules vont devenir plus fréquentes d’ici à 2050. [DOMINIQUE FAGET / AFP]

Le réchauffement climatique a des effets destructeurs sur la planète, comme en témoignent les nombreux incendies estivaux à travers le globe. Cette hausse globale des températures sera aussi accompagnée de risques plus élevés de tempête en Méditerranée quand le mercure va redescendre dès l’automne.

La canicule qui a frappé l’Hexagone cet été devrait provoquer des phénomènes violents en Méditerranée dès l’automne. Après les vagues successives de chaleur, le mercure devrait revenir à la normale avec la fin de la période estivale. Toutefois, la canicule marine voit ses effets s’estomper plus lentement que la canicule terrestre. Une situation propice aux phénomènes violents, comme les orages ou les pluies diluviennes, en raison de la rencontre de l’air chaud qui s’évapore de l’eau et de l’air froid présent dans l’atmosphère.

«Il s’agit d’un phénomène météo assez classique de chaque fin d’été. On a l’habitude de voir des orages plus ou moins violents au mois de septembre dans le sud de la France, c’est le cas avec les épisodes cévenols. On compte ainsi habituellement une dizaine de tempêtes par an en Méditerranée. Mais plus l’eau est chaude, plus ce type d’épisode risque d’être violent. Et dans de très rare cas, d’amener la formation de medicanes», a détaillé Caroline Jane Muller, chercheuse du CNRS en détachement à l’Institut des sciences et des technologies d’Autriche, pour Le Figaro.

«Des épisodes pluvieux particulièrement dangereux» à prévoir

Cette année, les normales de saison ont été dépassées de 5°C sur les côtes méditerranéennes, dont les températures avoisinent localement les 30°C. Des conditions parfaites pour la création de «medicanes», à savoir des ouragans méditerranéens (le mot est une contraction de «medi» pour Méditerranée et de «cane» pour hurricane signifiant ouragan en anglais).

«Il est encore trop tôt pour prévoir si un tel phénomène va se produire à la rentrée. Mais le risque est très élevé cette année. Car d’un point de vue physique, l’énergie de ces tempêtes est liée à l’évaporation à la surface de la mer. Plus l’eau est chaude, plus cette énergie est élevée. On peut donc déjà prévoir, si ce n’est des medicanes, des épisodes pluvieux particulièrement dangereux», a analysé la chercheuse du CNRS.

Des outils préventifs disponibles

Pour qu’un «medicane» se forme, il n’est pas nécessaire d’avoir une longue vague de froid. Un simple épisode court et localisé peut suffire, augmentant donc les risques d’un phénomène de cette ampleur dans les prochaines années.

«Heureusement, nous avons les outils pour prévoir de tels événements à plus de quinze jours. On surveille les mouvements de masse d’air froid et on arrive à mesurer le risque. Mais il y a un enjeu important à intégrer ce potentiel danger qui devient de plus en plus fort avec le changement climatique. On ne peut pas empêcher la formation de tempête ou de medicane. Mais on peut commencer à s’adapter à leur présence régulière en modifiant et en sécurisant nos infrastructures», a conclu Caroline Jane Muller.

Selon les projections des experts climatiques du GIEC, les canicules vont devenir plus fréquentes et intenses d’ici à 2050, ce qui devraient conduire au réchauffement en continu de l’eau entre juin et septembre en France.

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