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Féminicide à Douai : le conjoint de la victime mis en examen et placé en détention provisoire

Une femme a été retrouvée morte dans la nuit de dimanche à lundi 31 mai, à Douai, dans le Nord, avec de multiples hématomes. Son conjoint a été mis en examen du chef d’homicide volontaire par conjoint, et placé en détention provisoire. La victime avait pourtant déjà porté plainte plusieurs fois contre lui.

Le procureur de la République de Douai, Frédéric Teillet, a indiqué dans un communiqué que les services de police sont intervenus une première fois au domicile du couple le dimanche vers 18h30, en raison d’un différend entre Karim B., âgé de 38 ans, et une voisine. Les policiers ont alors constaté que sa compagne présentait un hématome sous l’œil, et que le couple était visiblement alcoolisé. La femme aurait toutefois nié avoir été victime de violences.

Vers 4h30 du matin, le conjoint a interpellé un passant en lui demandant d’appeler les secours, sa conjointe étant victime d’un «coma éthylique», selon ses dires. Lors que les secours sont arrivés sur place ils n’ont pu que constater le décès de la victime. Ils ont cependant relevé de «nombreuses traces de sang» dans l'appartement, et de multiples marques de coups sur le corps et le visage de la victime. C’est alors qu’ils ont appelé la police, qui s'est donc rendue pour la deuxième fois au domicile du couple. Le suspect est alors interpellé et placé en garde à vue.

Le procureur a précisé qu’une autopsie était en cours, mais qu’«un examen du corps a pu être réalisé par un médecin légiste qui a constaté : de multiples ecchymoses sur l’ensemble du corps, avec un traumatisme crânien grave, pour lequel l’utilisation d’un objet contondant est favorisée.»

Plusieurs dépôts de plaintes de la victime

Suspecté du meurtre de sa conjointe, Karim. B aurait cependant nié «avoir commis une quelconque violence» envers sa femme, et affirme qu’elle s’est infligée ces violences elle-même, «sous l'effet de l’alcool».  Déjà condamné douze fois, aucune des mentions sur son casier judiciaire ne fait état de violences conjugales, mais plutôt de «vols, outrages, dégradations, menaces et violences». Il était par ailleurs porteur d’un bracelet électronique dans le cadre d’un aménagement de peine pour une autre affaire au moment des faits.

En décembre 2018, le tribunal correctionnel avait condamné Karim B. à une peine de 8 mois d’emprisonnement pour «outrages, menaces, dégradations», mais aussi pour violences à l’encontre de sa femme. Il avait cependant été relaxé pour les faits de violences conjugales, sa conjointe étant revenue sur ses accusations.

La victime avait en outre déjà porté plainte deux fois contre son conjoint : une première fois en 2019 pour «menaces de mort», qui avait été classée sans suite car elle ne s’était pas présentée au commissariat pour être entendue après son dépôt de plainte, et car un de ses proches «attestait de l'alcoolisme de cette dernière qui la rendait violente envers Karim B.» ; une deuxième fois en mai 2021, plainte qui était en cours d’instruction mais encore une fois, la victime n’avait pas répondu aux convocations des policiers. 

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