Condamnée en première instance à vingt-cinq ans de prison, la responsable de l'incendie de la rue Erlanger (Paris 16e) a décidé de faire appel.
Essia Boularès espère davantage de clémence. Condamnée jeudi dernier à vingt-cinq ans de réclusion criminelle pour avoir causé la mort de 10 personnes en 2019, celle que l'on surnomme «l'incendiaire de la rue Erlanger» a fait appel de ce jugement, ce mardi 28 février.
Lors de son procès devant la cour d'assises de Paris, cette femme de 44 ans a pourtant reconnu avoir mis le feu au deuxième étage de son immeuble du 16e arrondissement de Paris, dans la nuit du 4 au 5 février 2019. `
Les huit étages du bâtiment avaient rapidement été envahis par les flammes et les fumées, certains habitants se retrouvant piégés chez eux.
Un acte «motivé par la colère et le ressentiment»
Si les jurés ont estimé que le «discernement» d'Essia Boularès était bien «altéré» au moment des faits, ils ont toutefois «écarté le bénéfice de la réduction de peine» permise dans ce cas par le code pénal.
Les addictions et troubles psychiatriques de l'incendiaire ont été reconnus lors du procès, mais la cour d'assises de Paris, soulignant «l'extrême gravité des faits», a estimé que ses actes n'étaient «pas déconnectés de la réalité».
Cette nuit-là, Essia Boularès a déclenché l'incendie après un différend avec l'un de ses voisins. Aussi, la cour a considéré le départ de feu comme «volontaire» et motivé par «la colère et le ressentiment».
La peine de vingt-cinq ans de réclusion criminelle a ainsi été assortie d'une sûreté des deux tiers et d'un suivi socio-judiciaire pendant quinze ans, avec injonction de soins. La défense n'avait pas caché sa désapprobation face à ce verdict. L'un des avocats d'Essia Boularès, Sébastien Schapira, avait dénoncé «une peine d'élimination sociale», «extrêmement lourde et qui ne laisse aucun espoir» à sa cliente.