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Tentative de traversée meurtrière dans la Manche : un cinquième migrant retrouvé mort

Les corps des migrants décédés ont été retrouvés près de la plage de Wimereux, où la Prémar poursuit ses opérations de surveillance et de sauvetage. [Bernard BARRON / AFP]

Dans la nuit de samedi à dimanche, cinq personnes ont perdu la vie à Wimereux (Pas-de-Calais) en tentant de traverser la Manche. Une sixième est en «urgence absolue».

Immergés dans l'eau glaciale en tentant de rejoindre une embarcation pour traverser la Manche, cinq migrants sont morts dans la nuit de samedi à dimanche, près d'une plage de Wimereux. Quatre décès avait initialement été dénombrés mais un cinquième corps a été retrouvé.

Une sixième personne a par ailleurs été transférée «en urgence absolue» à l'hôpital de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). La Préfecture maritime de la Manche et la Mer du Nord (Prémar) a également fait état d'un blessé léger et de 32 rescapés.

Dans son communiqué, elle indique que «les personnes se sont trouvées en difficulté à la mer pour rejoindre» une embarcation déjà à l'eau, signalée par les forces de l'ordre à terre aux alentours d'1h45.

«En patrouille dans la zone», le remorqueur d'intervention Abeille Normandie «a mis son embarcation à l'eau» pour les secourir. L'équipage a identifié des personnes «inanimées et inconscientes», dans une eau à 9°C seulement.

Les rescapés ont été conduits dans un hangar de Calais mis à disposition des migrants dans le cadre du plan grand froid. D'après l'une des personnes chargées de leur accueil, «des familles entières avec des enfants, dont certains en bas âge» figurent parmi eux.

Alors que la Prémar poursuit ses opérations de surveillance et de sauvetage sur le littoral du Pas-de-Calais, le parquet de Boulogne-sur-Mer a indiqué qu'une enquête avait été ouverte, notamment pour «homicides involontaires aggravés», «aide au séjour d’étrangers en situation irrégulière en bande organisée» et «association de malfaiteurs». Elle a été confiée à l'Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim) de Coquelles et à la gendarmerie maritime de Calais.

Des autopsies prévues

Certains des migrants rescapés ont été entendus comme témoins dans le cadre de cette procédure. Des autopsies sont également prévues afin de déterminer le motif des décès qui peuvent être dus à des «noyades» ou à des «chocs thermiques», selon le parquet.

Ce nouveau drame, le premier de l'année 2024, intervient alors qu'outre-Manche, les députés britanniques doivent se prononcer cette semaine sur un projet de loi permettant au gouvernement d'expulser vers le Rwanda les migrants arrivés illégalement sur le sol britannique.

Le ministre des Affaires étrangères, David Cameron, a dit à la BBC que ce drame «déchirant» lui «brisait le cœur». Il montre aussi, selon lui, «à quel point nous devons stopper les bateaux, stopper ces trafics et les êtres humains qui sont derrière».

Depuis les années 1990, des centaines d'exilés s'entassent dans des tentes et des abris de fortune à Calais ou Dunkerque pour tenter de rallier l'Angleterre, cachés dans des camions ou par bateau.

En 2023, près de 30.000 migrants ont rejoint illégalement les côtes anglaises, contre plus de 45.000 en 2022, année record, selon le ministère britannique de l'Intérieur. D'après le décompte de la Prémar, 12 migrants ont perdu la vie l'année dernière en tentant de traverser la Manche.

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