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Besançon: deux mosquées maculées d'inscriptions racistes

Des inscriptions islamophobes sur le mur d'une mosquée, ici à Décines près de Lyon, le 20 décembre 2011 [Jean-Philippe Ksiazek / AFP/Archives] Des inscriptions islamophobes sur le mur d'une mosquée, ici à Décines près de Lyon, le 20 décembre 2011 [Jean-Philippe Ksiazek / AFP/Archives]

Des slogans racistes et des croix gammées ont été inscrits dans la nuit de dimanche à lundi sur les murs de deux mosquées de Besançon, a-t-on appris lundi auprès de la préfecture.

Trois croix gammées, les inscriptions "la France aux français", "vive la France", "les arabes dehors" et "mort aux musulmans" ont été tracées à la peinture noire sur la mosquée Al-Fath, dans le quartier Planoise à Besançon, a indiqué à l'AFP la directrice de cabinet de la préfecture du Doubs, Isabelle Epaillard-Patriat.

Une croix gammée et l'inscription "vive le FN" tracées à la peinture noire ont également été découvertes sur le mur d'enceinte de la mosquée Souna, dans le quartier Saint-Claude à Besançon, a-t-elle ajouté.

La mosquée Souna "est la plus ancienne de Besançon, la seule avec un minaret, et il n'y a jamais eu de problème. Les fidèles sont des gens qui vivent leur culte dans la tranquillité et les lois de la République", souligne Driss Bechari, membre du bureau de la mosquée Souna.

"Ca devient répétitif. Pourquoi ils ont fait ça ? C'est pour s'amuser ?", s'est interrogé, désolé, son président Abdallah Hamzaoui.

Fin août un sigle SS, une croix celtique, les mots "Vive la France" et une rune d'Odal, symbole des jeunesses hitlériennes sous le IIIe Reich, avaient déjà été tagués à la bombe de peinture noire, sur le mur d'enceinte de la mosquée Souna.

En février dernier, des étoiles de David avaient été taguées sur les murs des mosquées Souna et Al-Fath.

Le préfet Stéphane Fratacci et le maire de Besançon, Jean-Louis Fousseret (PS), se sont rendus sur place.

La Grande mosquée de Paris a demandé dans un communiqué "à toutes les mosquées de France de redoubler de vigilance pour leur sécurité en cette période inquiétante de recrudescence d'actes anti-musulmans agressifs et détestables".

"Ces actes inacceptables (...) suscitent à juste titre l’indignation", a estimé dans un communiqué le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, qui "partage l'émotion des fidèles du culte musulman" et "condamne avec force" ces profanations.

Le ministre a demandé au préfet de "réunir dans les meilleurs délais les responsables locaux du culte musulman, afin d’améliorer la sécurité de ces mosquées", soulignant que "la République n'acceptera jamais ces provocations qui portent atteinte à la cohésion nationale".

Le président de l'Observatoire national contre l'islamophobie au CFCM, Adbdallah Zekri, a demandé "aux pouvoirs publics de prendre en considération cette flambée d'actes anti-musulmans".

Dans la nuit de mercredi à jeudi, des insultes racistes et à caractère nazi avaient été peintes sur les murs de la maison nîmoise de M. Zekri.

Pour le maire de Besançon, ces actes "innommables" ont un lien "avec la proximité des prochaines élections municipales".

"La laïcité est ce qui permet, dans le cadre des lois de la République, à chacun de vivre sa foi en toute liberté et selon ses convictions. Souffler sur les braises est un véritable danger pour la République", a mis en garde M Fousseret.

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