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Régionales : les stratégies s'affinent à l'approche du deuxième tour

Nicolas Sarkozy, chef de file des Républicains, refuse toujours de faire alliance avec la gauche pour contrer le Front National [© JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP]

Après la victoire du FN au premier tour des élections régionales dimanche, la droite et les socialistes tentent de trouver la parade afin d'endiguer la percée de Marine Le Pen.

Le premier tour du scrutin a fait entrer le pays dans une nouvelle configuration, dans laquelle le jeu politique se fait à trois. Avec 27,7 % de voix glanées à l’échelle du pays, le Front national est désormais un adversaire de premier plan pour les partis traditionnels.

C’est pourquoi les forces de gauche comme de droite s’organisent en vue du second tour, affinant leur stratégie pour tenter de limiter la percée bleu marine. Une première étape aura d’ailleurs lieu dès mardi, à 18h, avec le dépôt des listes pour dimanche.

Un front face au «ni-ni» 

Alors que le Parti socialiste est en difficulté dans au moins dix des treize régions, une ligne claire a été dictée par le bureau national. Invité sur TF1 lundi soir, le Premier ministre Manuel Valls a ainsi appelé les candidats socialistes à se retirer dans les trois régions où le FN a fait ses plus gros scores, au profit d’un vote pour la droite.

Une consigne suivie en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Paca. Seule la tête de liste du Grand Est a refusé de céder, car l’enjeu est grand pour les socialistes : se désister sans passer d’accord signifie n’avoir aucun élu dans les six ans à venir dans les conseils régionaux.

«C’est un choix terrible, un sacrifice à la hauteur du danger tel qu’il est perçu, à gauche, d’une victoire du FN, explique Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop. Le PS va passer de statut de dirigeant à celui d’absent de l’exécutif régional.»
 
Mais dans les régions où il a encore une chance de l’emporter, le PS a appelé à une fusion avec les listes de gauche. C’est le cas en Ile-de-France, où Emmanuelle Cosse (EELV, 8,03 %) et Pierre Laurent (FG, 6,63 %) ont rejoint Claude Bartolone (25,19 %) contre Valérie Pécresse (LR-UDI, 30,51 %).
 
Pas question, en revanche, de fusionner ou de se désister en faveur du PS du côté de la droite. Fidèle à sa stratégie du «ni-ni», le président des Républicains, Nicolas Sarkozy, refuse de jouer la même carte que les socialistes.Une question de bon sens, selon Frédéric Dabi, car «il y a une vraie compétition entre le FN et Les Républicains pour incarner l’opposition vis-à-vis du gouvernement». L’ancien chef de l’Etat l’a d’ailleurs martelé dimanche soir : l’union LR-Centre est «la seule alternance possible». 

Le FN profite de son leadership

Reste le FN qui, fort de son succès, se tient en dehors des tractations. Marine Le Pen s’est ainsi postée hier en observatrice, critiquant le «suicide collectif» du PS. D’autres ténors du parti, comme Florian Philippot, se chargent de leur côté de promouvoir ce qu’ils considèrent comme le «premier parti de France».

Un appel au rassemblement qui pourrait créer, d’après Frédéric Dabi, une vraie dynamique autour du FN, le parti cherchant à incarner «une vraie alternative».

Repères

16 mars 1986. La droite remporte vingt régions et le PS ne s'impose que dans le Limousin et le Nord-Pas-de-Calais. L'abstention est particulièrement faible (22 %).

22 mars 1992. Les socialistes conservent le Limousin, mais le Nord-Pas-de-Calais tombe entre les mains des Verts.
 
15 mars 1998. La droite conserve 14 des présidences sur 22. Le PS récupère des régions clés telles que la Paca, l’Ile-de-France ou le Nord-Pas-de-Calais.
 
28 mars 2004. C’est le premier scrutin depuis le duel Chirac-Le Pen de 2002. Les socialistes remportent la majorité des régions, seules la Corse et l’Alsace restent à droite.
 
21 mars 2010. Les élections sont marquées par une forte abstention (53,6 %). La gauche confirme son ancrage local, récupérant la Corse. L’Alsace est la seule région de droite.

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