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Paris : l'église Sainte-Rita, un combat qui dérive

L'église Sainte-Rita est occupée illégalement depuis plus de deux mois. [CC / Lionel Allorge / Wikipédia]

La mobilisation aurait été récupérée et détournée de son but premier à l'église Sainte-Rita, dans le 15e arrondissement de la capitale, menacée de démolition depuis deux ans.

Le groupe de soutien qui occupe illégalement l’église gallicane de Sainte-Rita depuis octobre comprendrait en effet des membres de l’extrême droite, selon le site internet Street Press. «Ces gens dont certains appartiennent au mouvement du 14 juillet sont très extrêmes dans leurs propos, qui ont fait du lieu leur base de repli. J’espère qu’on pourra les faire virer, ils n’ont aucune légitimité dans cette église», souligne le président des Arches de Sainte-Rita, François Lusinchi. Celui-ci aurait été supplanté par son bras droit, Nicolas Stoquer (ayant signé une tribune sur le site de l'organisation Riposte Laïque), qui se serait allié avec ces militants.

Une récupération de la lutte initiale dans laquelle ne veut pas s’impliquer Philippe Goujon (LR), le maire de l’arrondissement : «je défends la préservation de l’édifice en lui-même, pas ce qui se passe à l’intérieur. Je ne connais pas les personnes qui l’occupent, ils le font sous leur propre responsabilité». Alors que l'élu certifie «être en contact avec d'autres églises intéressées pour reprendre le lieu, notamment grecques orthodoxes», il en appelle désormais à la mairie de Paris, qui doit selon lui «agir afin de débloquer la situation».

La mairie sans recours face à un projet totalement privé

De son côté, la municipalité socialiste affirme qu'elle est confrontée à un promoteur et un projet privé, sur lequel elle «ne peut absolument pas intervenir». Quant au permis de construire, la Ville assure qu'elle était contrainte de le délivrer : «on ne pouvait pas ne pas le donner, sans se mettre en défaut avec la loi, car il était parfaitement réglementaire».

Ce nouvel imbroglio pourrait décourager le promoteur et le pousser à faire machine arrière. Il intervient après déjà deux ans de procédures mouvementées. Une centaine de personnes parmi lesquelles des élus, avait par exemple résisté physiquement aux ouvriers venus détruire l'église au début du mois d'octobre.

De plus, François Lusinchi affirme que la vente «n'a jamais été officiellement conclue», alors que selon Philippe Goujon, elle était «en très bonne voie». De son côté, Frédéric Lefebvre, député LR aux Français de l'étranger et soutien de longue date de Sainte-Rita, assurait que le permis de construire aurait expiré le 31 décembre 2014.

 

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