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Tout savoir sur le palais de l'Elysée

Le Palais de l'Elysée accueille les présidents de la République française depuis 1848. [ERIC FEFERBERG / AFP]

On l'appelle parfois «Le Château». Résidence du chef de l'Etat et siège de la présidence de la République française depuis la deuxième République, le Palais de l'Élysée intrigue autant qu'il fascine. Cnews Matin vous dit tout ce qu'il faut savoir sur cet hôtel si particulier. 

Connu dans le monde entier, l'Elysée a accueilli son premier président en 1848. A l'époque, c'était Louis-Napoléon Bonaparte qui prenait possession des lieux.

Près de 170 ans plus tard, le Palais doit maintenant accueillir le nouveau président élu, Emmanuel Macron, ainsi que son épouse Brigitte

Quelquefois critiqué, à tort ou à raison, pour les coûts que nécessitent son entretien et pour ses problèmes de sécurisation, le lieu témoigne d'une certaine monarchie républicaine survivance de la noblesse d'autrefois. Il reste quoi qu'il arrive un bâtiment cher au coeur de nombreux Français et un repère de notre histoire commune

Une histoire très riche

La Palais de l'Elysée est un hôtel particulier qui a été construit en 1720 par l'architecte Armand-Claude Mollet pour le comte d'Evreux. A cette époque, le bâtiment, s'appelait d'ailleurs l'Hôtel d'Evreux.

Offert par le roi Louis XV à sa favorite, la marquise de Pompadour en 1753, ce n'est qu'en 1787 qu'il prend le nom d'Élysée-Bourbon, sur impulsion de la princesse Bathilde d'Orléans, duchesse de Bourbon. 

L'Elysée passe ensuite aux mains de Joaquim Murat, maréchal de France. Nommé roi de Naples en 1808, Murat céda à l'Empereur Napoléon 1er l'ensemble de ses propriétés en France dont l'Elysée, qui prit le nom d'Elysée-Napoléon. C'est à partir de ce moment que l'histoire de l'Elysée sera liée à l'histoire de France.

Le prince-président Louis-Napoléon, neveu de l'empereur Napoléon 1er, s'y installa le 20 décembre 1848. Plus près de nous, la Vème République décidera de conserver l'Elysée comme palais présidentiel mais la distribution des pièces en sera profondément modifiée pour répondre aux nouvelles exigences de la fonction présidentielle.

Le général de Gaulle ne trouvait d'ailleurs pas le lieu adapté à la fonction. Le château de Vincennes et les Invalides furent d'ailleurs été évoqués un moment, car plus propices à une éventuelle évacuation d'urgence, par hélicoptère, en cas d'événement majeur.

Le projet restera sans suite, même si quelques années plus tard Valéry Giscard d'Estaing songe un moment s'installer à l'Ecole militaire et François Mitterrand aux Invalides. Quant à François Hollande, au début de son mandat, on se souvient qu'il ne s'était pas installé tout de suite à l'Elysée et était resté quelques jours de plus dans son appartement parisien de la rue Cauchy.

Les chiffres clés

Le palais de l'Elysée a une superficie de très exactement 11.179 m2. Les appartements privés occupent quant à eux une surface de 300 m2.

Le plais compte 365 pièces (dont 90 en sous-sol) et le parc mesure 1,5 hectare. Pour l'anecdote, on y trouve même des platanes antérieurs à 1789.

Le buget de l'Elysée est d'environ 100 millions d'euros par an. Quelque 800 personnes y travaillent, dont une centaine uniquement pour gérer le courrier (l'Elysée reçoit près de 2000 lettres par jour), et 350 militaires y assurent quotidiennement la sécurité.

On y trouve enfin quelque 60 pendules. Elles sont remontées une fois par semaine, tous les mardis, par un maître-horloger qui s'assure du bon fonctionnement de mécanismes vieux parfois de 350 ans.

Enfin, si l'Etat envisageait de ventre le Palais de l'Elysée, il pourrait en retirer 1,2 milliard d'euros. Un chiffre estimé il y a trois ans par l'historien Patrice de Moncan et la Fnaim comme le rapportent nos confrères du Point. À titre de comparaison, la tour Eiffel, elle, est évaluée à 3 milliards et le musée du Louvre, à 7,5 milliards, œuvres d'art non comprises toutefois.

Une kyrielle de métiers représentés

A l'Elysée, de nombreux corps de métier sont bien sûr représentés. Le service de l’intendance organise les réceptions officielles au palais et assure le service privé du président de la République. On y trouve - entre autres - des maîtres d’hôtels, des cuisiniers, des lingères, des fleuristes.

Surtout, au plus proche de l’intimité du président, on trouve le majordome. En permanence à sa disposition, il est soumis à un secret absolu. Il assiste le président dans tous les aspects de sa vie quotidienne. Il sert, par exemple, les repas dans les appartements privés et est chargé de la garde-robe présidentielle.

En plus des 350 militaires cités plus haut, l'Elysée peut également compter sur un détachement de sapeurs-pompiers de Paris et dispose bien sûr d'un centre médical dédié.

De leur côté, les huissiers s’assurent de la bonne organisation des différentes réceptions organisées au palais, les estafettes garantissent l’acheminement des courriers officiels entre la présidence de la République et les ministères.

Autres petites mains essentielles au bon fonctionnement du palais : les archivistes, chauffagistes, chauffeurs, tapissiers, sommeliers, puéricultrices, jardiniers, et bien sûr les femmes de ménage... 

Des anecdotes parfois croustillantes

L'Elysée, ce sont enfin des dizaines d'anecdotes. La plus célèbre concerne sans doute Félix Faure, qui fut président de la Troisième République, et surtout le seul à être mort au palais de l'Elysée.

Le 16 février 1899, alors âgé de 58 ans, il fait venir sa maîtresse, Marguerite Steinheil, au palais. Les serviteurs de de Félix Faure entendent des cris venant du «salon bleu». Ils accourent et trouvent alors le président suffoquant, les mains crispées sur la chevelure en désordre de sa maîtresse. Cette dernière, à demi dévêtue, appelle à l'aide : il faut la libérer et on est finalement obliger de lui couper les cheveux.

Le Président meurt quelques heures plus tard, d'un accident vasculaire cérébral. L'affaire défraie la chronique et donne lieu à des plaisanteries plus ou moins fines. C'est de là que Clemenceau tira bien sûr sa fameuse répartie «Il a voulu vivre César et il est mort Pompée». Marguerite Steinheil, quant à elle, gagna pour la postérité le surnom de «pompe funèbre»...

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