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Sophie Montel, proche de Florian Philippot, reproche au FN de se rediaboliser

«Je n'ai pas d'hostilité à l'égard de Marine, visiblement l'inverse n'est pas vrai, je suis dans le collimateur de Marine», a déclaré Sophie Montel.[PATRICK HERTZOG / AFP]

Sophie Montel, principale lieutenante de Florian Philippot, a dénoncé dimanche une «rediabolisation» du Front national.

Elle regrette qu'actuellement les partisans de «l'union des droites» l'emportent sur ceux qui, comme elle, défendent le «ni droite ni gauche» du vice-président du parti, Florian Philippot.

«Moi, depuis un certain nombre de mois pour ne pas dire d'années, je vois une rediabolisation du FN, mais qui est du fait du FN», a déclaré Sophie Montel dans un entretien à France 3 Bourgogne Franche-Comté.

Se disant «très inquiète du tournant, du virage idéologique qui ne correspond pas aux promesses faites en 2011» quand Marine Le Pen est devenue présidente du FN, la députée européenne met notamment en cause «l'investiture d'un certain nombre de personnes qui ne correspondent pas au profil de dédiabolisation».

«Il y a des clans à l'intérieur du FN, il y a le clan (Louis) Alliot - (Nicolas) Bay - (Bruno) Bilde, (...), ces gens veulent l'union des droites, ce n'est plus le ni droite ni gauche, or moi je me suis toujours battue pour le ni droite ni gauche», affirme-t-elle.

«Cette petite interview me sera peut-être fatale»

«Aujourd'hui nous sommes un grand parti, il va peut-être falloir accepter qu'il y ait des courants à l'intérieur du Front national», estime Sophie Montel, tout en craignant d'être sanctionnée pour cette prise de position : «rien que cette petite interview me sera peut-être fatale. De fait, Sophie Montel est sur le point d'être officiellement démise de la présidence du groupe FN au Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté. Son éviction est, en effet, prévue jeudi 7 septembre.

Depuis juin, elle avait vu se constituer sur ordre de Marine Le Pen un groupe FN «officiel» dans sa région avec une quinzaine de membres, la laissant siéger parmi les non-inscrits avec sept à huit autres conseillers régionaux. «Je n'ai pas d'hostilité à l'égard de Marine, visiblement l'inverse n'est pas vrai, je suis dans son collimateur», note-t-elle, jugeant également «injuste» la façon dont est traité Florian Philippot, avec qui elle a lancé, pendant la campagne législative, une association : Les Patriotes.

Vers un réglement de compte ?

Pour Sophie Montel, le FN est divisé entre ceux «qui veulent uniquement parler d'immigration, d'insécurité et d'islamisme, et puis (...) des gens qui défendent la souveraineté nationale, qu'elle soit budgétaire, territoriale, monétaire, sociale, législative et qui veulent pouvoir s'exprimer sur tous les sujets», comme elle dit tenir à le faire.

«C'est une diva qui se prend pour une reine-mère depuis qu'elle est élue au Parlement européen» a réagi auprès du Monde le député FN Louis Aliot. «Ses états d'âme me laissent de marbre (...) Elle a rompu le contrat moral avec la direction (...). Elle a toute sa place, mais qu'elle me foute la paix», a poursuivi le compagnon de Marine Le Pen.

«Si elle veut qu'on parle idéologie, j'ai quelques souvenirs amers à lui rappeler» a-t-il aussi menacé, lui qui est entré au FN comme Sophie Montel à la fin des années 1980 

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