L'artiste russe Piotr Pavlenski et sa compagne ont mis en examen et placés en détention provoisoire mercredi après avoir mis le feu lundi à une antenne de la Banque de France, place de la Bastille.
Il était 4h, lundi matin, lorsque les sapeurs-pompiers de Paris sont intervenus place de la Bastille, pour «feu de détritus en plein air d'origine criminelle, collé à la façade de la Banque de France qui s'est aussi enflammée», a expliqué un de leurs porte-parole.
L'artiste, âgé de trente-trois ans, et sa compagne, avaient rapidement été arrêtés et emmenés au commissariat voisin. Ils avaient été placés en garde à vue pour «dégradations volontaires de biens par l'effet d'une substance incendiaire». La Banque de France ne pourra pas assurer ses services auprès des particuliers et des entreprises et l'établissement ne pourra rouvrir «jusqu'à nouvel ordre».
"Dans ce feu, la Russie commencera sa libération"
Inna Shevchenko, figure du mouvement Femen, a justifié le geste de l'artiste : «La Banque de France a pris la place de la Bastille, les banquiers ont pris la place des monarques», explique la femme, pour qui «La renaissance de la France révolutionnaire déclenchera l'incendie mondial des révolutions».
Petr #Pavlenskiy sur son action devant la Banque de France. #Павленский о сегодняшней акции в Париже @tvrain @EchoMskRu @galerist pic.twitter.com/45M3JkL4uF
— inna shevchenko (@femeninna) 16 October 2017
Un artiste célèbre pour ses actions chocs
En 2015, Piotr Pavlenski avait incendié la porte principale de la Loubianka, le siège historique des services de sécurité russes. Il est également connu pour s'être enroulé nu dans du fil barbelé ou s'être cloué les testicules sur les pavés de la place Rouge à Moscou.
En soutien aux Pussy Riot, un groupe de punk rock féministe russe condamné à deux ans de camp pour «vandalisme» et «incitation à la haine religieuse», l'artiste s'était cousu les lèvres. Aucune expertise ne l'a jamais déclaré fou.
En janvier 2016, Piotr Pavlenski, sa compagne et leurs deux enfants sont arrivés en France et ont obtenu, par la suite, le statut de réfugié politique.