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Effondrement mortel d'un terminal à Roissy : ADP et trois sociétés renvoyés devant le tribunal

Des pompiers lors de l'effondrement du terminal E2, qui a fait 4 morts, de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, le 23 mai 2004 près de Paris  [JACK GUEZ / AFP/Archives] Des pompiers lors de l'effondrement du terminal E2, qui a fait 4 morts, de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, le 23 mai 2004 près de Paris [JACK GUEZ / AFP/Archives]

Le groupe Aéroports de Paris et trois autres sociétés ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel pour homicides et blessures involontaires, 13 ans après le spectaculaire effondrement du terminal 2E de Roissy-Charles de Gaulle, qui avait fait quatre morts et sept blessés, a-t-on appris vendredi de source proche de l'enquête.

Dans son ordonnance rendue mardi, le juge d'instruction chargé de l'affaire renvoie devant le tribunal correctionnel de Bobigny, outre le gestionnaire de l'aéroport ADP, le constructeur GTM, filiale du géant du BTP Vinci, le bureau d'études Ingerop et le groupe d'inspection et de certification Bureau Veritas, a-t-on appris de même source, confirmant une information de Europe 1. Le groupe ADP n'a pas souhaité faire de commentaire.

Le 23 mai 2004, onze mois après son inauguration, le toit du bâtiment s'était effondré sur une trentaine de mètres au niveau de la jetée d'embarquement, provoquant la mort de quatre voyageurs étrangers (une Libanaise, une Ukrainienne et deux Chinois) et faisant sept blessés.

Défaut de réalisation et de conception du bâtiment

Analyses techniques, rapports d'experts, auditions contradictoires... Au terme d'une instruction fleuve, marquée par de nombreux changements de magistrats instructeurs, le parquet de Bobigny avait requis en 2014 le renvoi en correctionnel des quatre sociétés.

L'enquête administrative, réalisée dans les semaines ayant suivi le drame, avait conclu à un défaut de réalisation et de conception du bâtiment, la section effondrée étant considérée comme trop fragile, dès l'origine.

«Des fissurations existaient dès le début», avait expliqué le président de la commission d'enquête, Jean Berthier, évoquant «une structure dont les réserves initiales de sécurité étaient faibles". «La coque s'est progressivement fragilisée», avait-il ajouté. Un diagnostic confirmé par les multiples expertises judiciaires, qui ont mis en lumière des «dispositions constructives hasardeuses» et un «manque de coordination» entre les acteurs du projet.

Le terminal 2E, dessiné par l'architecte Paul Andreu, par ailleurs concepteur de l'opéra de Pékin, avait représenté un investissement global de l'ordre de 650 millions d'euros pour ADP, dont 150 millions d'euros pour la jetée d'embarquement.

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