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Violences faites aux femmes : une fac forme à «mieux dépister» les victimes

Image d'illustration - Rassemblement suite au meurtre de plusieurs femmes par leurs maris[JOEL ROBINE / AFP]

Apprendre à déceler les différents cas de violences liées au genre : c'est la promesse faite par l'Université Paris 8 à ses étudiants.

Lancé en 2015 en partenariat avec l’Observatoire des violences envers les femmes du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, ce diplôme est le seul, avec celui de Paris 7, à être consacré aux violences de genre, relaye l'AFP.

«Notre objectif est de former (…) des ambassadeurs et des ambassadrices» du combat contre les violences faites aux femmes, indique Ernestine Ronai, qui coordonne cette formation avec le juge des enfants Edouard Durand. Responsable de l’Observatoire et membre du Haut conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes, elle explique avoir souhaité «construire un diplôme le plus large possible» pour permettre aux étudiants d'apprendre à «identifier, signaler et traiter des situations de violence».

Histoire des droits des femmes, cours de droit pénal et civil, ou encore aide au repérage des victimes, connaissance des psychotraumatismes, de la protection de l’enfance : durant toute une année, des magistrats, psychologues, médecins et universitaires vont leur dispenser les cours, auxquels s’ajoutent des ateliers de mises en situation et d’études de cas, détaille l'AFP. Les frais pour accéder à la formation s'élèvent à 2.200 euros. Un coût généralement pris en charge par les employeurs.

«Encore des progrès à faire»

Grâce à ce diplôme, les salariés qui ont choisi de suivre la formation espèrent «se sentir plus légitimes»dans leur travail. C'ets le cas de Françoise Bargain, assistante sociale à l’hôpital de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Selon elle, les hôpitaux ont «encore des progrès à faire pour mieux considérer les violences d’un point de vue médical, car elles peuvent expliquer bien des pathologies ou conduites addictives».«Beaucoup de professionnels sont sensibilisés à ces questions mais pas forcément formés», conclut-elle, interrogée par l'AFP.

En 2016, 85.000 personnes ont déposé plainte après avoir reçu des coups de leur conjoint ou ex-conjoint. Un chiffre loin de dépeindre la réalité, puisque les dépositions demeurent rares. La même année, 123 femmes ont été tuées par leur compagnon, ex-compagnon ou amant.

En ce qui concerne l'année 2017, la journaliste Titiou Lecoq relève au moins 110 cas de femmes tuées par leur compagnon, dans son enquête «Féminicides conjugaux : au-delà du fait divers, un fait social».

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