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Les réformes à grands pas

Emmanuel Macron veut mener ses réformes à grands pas. [© SYSPEO/SIPA].

Bénéficiant d’un ciel dégagé, le chef de l’Etat ne veut pas perdre de temps, avant le réveil éventuel des opposants.

L’exécutif pied au plancher. Avec la présentation, aujourd’hui, du baccalauréat remodelé par le ministère de l’Education, c’est encore un nouveau chantier du quinquennat qui se dessine.

Car depuis son accession à l’Elysée, il y a dix mois, Emmanuel Macron a multiplié les projets de réforme, du droit du travail au droit d’asile, en passant par l’éducation et la santé. Le chef de l’Etat entend continuer sur sa lancée, afin de profiter d’un contexte favorable.

Un calendrier chargé

Dès l’été dernier, le président s’était attelé à faire baisser le chômage en réformant le Code du travail. Une révision qui a pris corps en janvier. Toujours sur le front de l’emploi, les réformes de la formation professionnelle et de l’apprentissage sont attendues au printemps, de même que la mise à plat de l’assurance-chômage et des régimes de retraite.

Mais le travail n’est pas le seul domaine sur lequel l’Elysée compte agir vite. En matière d’éducation, d’abord, la révision du baccalauréat devrait avoir des répercussions dès la rentrée prochaine. La politique migratoire, elle, sera modifiée par une réforme dévoilée en avril, visant à accueillir moins mais mieux, tandis qu’une réflexion sur l’organisation de l’islam en France devrait avoir lieu avant l’été. Sans compter la refonte des hôpitaux, initiée hier, et le dernier projet en date : la réforme de la Fonction publique, qu’une large majorité de Français juge favorable, selon un sondage publié hier.

Or, la méthode Macron n’y serait pas étrangère. Quel que soit le chantier, l’Elysée s’applique en effet à limiter les divers mouvements de contestation contre son action. C’est dans cette optique que l’Etat a organisé systématiquement depuis le début du mandat, en amont de la décision, une série de consultations avec les partenaires sociaux ou les acteurs concernés. Une démarche de consensus «qui lui a permis de faire déjà passer certains réformes impopulaires, et ce sans accroc majeur», relève Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop.

Preuve en est, malgré tous les chantiers lancés, et susceptibles de déplaire, la popularité du président (48 % d’opinions favorables) est aujourd’hui égale à celle de septembre, selon un récent sondage Ifop. D’autant plus que l’horizon politique est dégagé. L’opposition, qu’Emmanuel Macron a lui-même contribué à affaiblir lors de la dernière séquence électorale, est actuellement en pleine, voire difficile, reconstruction.

Le risque d’un front uni

Un coup de frein sur les réformes n’est toutefois pas à exclure prochainement. Car, bien qu’éparpillées, les oppositions politiques se font toujours entendre. Le chef des députés LR, Christian Jacob, a ainsi dénoncé hier des annonces «fumigènes», regrettant l’absence de «réformes de structures», tandis que la députée socialiste Ericka Bareights a évoqué «une espèce de surchauffe» au niveau du gouvernement.

De même, la rue pourrait s’investir davantage contre le pouvoir en place. «Si le terrain social est, pour l’heure, dégagé, les baisses de pouvoir d’achat parmi certaines franges de la population pourraient faire émerger un mouvement plus global», selon Frédéric Dabi. La quasi-totalité des syndicats de la Fonction publique ont d’ailleurs appelé à la grève le 22 mars prochain. Le signe avant-coureur d’une contestation à l’unisson ?

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