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Furieux d'une question coupée, les députés Insoumis quittent l'Hémicycle

François de Rugy a coupé le micro de Clémentine Autain, déclenchant la colère de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière et de tout le groupe LFI. [FRANCOIS GUILLOT / AFP]

Les députés LFI n'ont pas apprécié que le micro de la députée Clémentine Autain ait été coupé avant la fin de sa question au gouvernement.

François de Rugy, le président de l'Assemblée nationale, a bel et bien coupé le micro de l'élue de Seine-Saint-Denis, son temps de parole étant achevé, déclenchant la colère de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière et de tout le groupe LFI.

«Depuis le début de la semaine votre gouvernement s'est lancé dans une fuite en avant autoritaire particulièrement dangereuse pour notre démocratie», avait-elle dénoncé dans son intervention, reprochant au gouvernement d'avoir provoqué «un triste désordre» à Notre-Dame-des-Landes et dans les universités, en brandissant «la matraque». «Votre prétendu nouveau monde n'est qu'un régime bien ancien», a poursuivi la députée de Seine-Saint-Denis, juste avant d'être coupée par François de Rugy.

Un temps de parole limité

«Le temps de parole, Madame la députée, est le même pour tout le monde, il est de deux minutes», s'est-il justifié, avant de donner la parole au ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.

Estimant que Clémentine Autain avait d'abord été interrompue par des huées provenant de l'Hémicycle, les élus de La France insoumise ont alors quitté leurs bancs. Jean-Luc Mélenchon et d'autres élus se sont approchés du gouvernement et du perchoir et ont été bloqués par un cordon d'huissiers.

Les députés LFI ont ensuite quitté l'hémicycle, alors que Gérard Collomb répondait à la question de Clémentine Autain. «C'est ici que l'on débat et l'on n'envoie pas dans les facultés et à Notre-Dame-des-Landes un certain nombre de gens inconséquents», susceptibles de «déchaîner une violence que demain on ne pourra plus contenir. Il y a là une forme d'irresponsabilité que nous devons dénoncer, quelles que soient nos tendances par rapport à l'opinion publique», a estimé le ministre de l'Intérieur.

François de Rugy a quant à lui appelé les députés au «calme», expliquant qu'il faisait respecter les temps de parole de deux minutes depuis neuf mois de législature. «On m'a même surnommé dans un journal le 'serial-coupeur' et je suis prêt à assumer pleinement ce rôle s'il le faut», a-t-il ajouté.

«Drôle de vision de la démocratie !»

Plusieurs députés LREM et MoDem ont dénoncé le comportement «honteux» des Insoumis. «Je ne veux pas d'une république de ZADistes où qu'elle soit !», a notamment tweeté Benoît Simian (LREM). «Drôle de vision de la #démocratie ! Les masques tombent ! Les huissiers obligés de faire front pour empêcher des députés Insoumis de faire le coup de poing. Tristesse», a déploré quant à lui Erwan Balanant (MoDem).

Dans les couloirs, Clémentine Autain a expliqué qu'elle voulait terminer sa question et comptait demander : «Monsieur le Premier ministre, est-ce que vous allez participer à l'enterrement de mai 68 et vous inscrire derrière ceux qui condamnaient la chienlit ?».

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