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Un quart des Français dépassent leur découvert autorisé tous les mois

Être à découvert peut vite revenir très cher, surtout pour les plus modestes. [Illustration. PHILIPPE HUGUEN / AFP].

Près d'un Français sur quatre (24 %), dépasse son découvert autorisé tous les mois, et ce quel que soit son niveau de revenus, révèle, lundi 9 juillet, une étude de Panorabanques.com.

D'après ce portail d'information et de comparaison d'offres bancaires, la pratique est à ce point répandue, qu'au global, 60 % des Français sont même en dépassement de découvert au moins une fois par an.

Dans le détail, 27 % des personnes qui gagnent moins de 1.500 euros par mois sont ainsi en dépassement tous les mois. C'est deux fois plus comparé à ceux qui gagnent le double (3.000 euros par mois).

Pourtant, sur l'année, il arrive même à près d'une personne sur deux qui gagne au moins 3.000 euros par mois, d'être en dépassement de découvert autorisé au moins une fois par an.

Des frais de dépassement qui peuvent vite coûter très cher

Mais être à découvert à un coût et peut vite revenir très cher. La faute, d'abord, aux frais de dépassement, qui s'élèvent en moyenne à 60,20 euros par an, selon Panorabanques.com. Un chiffre qui reste toutefois stable par rapport à 2016.

Selon les banques, ces frais peuvent en effet varier de 30 à 100 euros, soit du simple à plus du triple. Un montant qui dépend des taux applicables, de l'ordre de 16 % pour les banques en ligne et 20 % pour les banques traditionnelles, et en fonction de la durée du découvert. 

Mais, en plus de ces frais variables, s'ajoutent aussi des frais fixes : les commissions d'intervention.

Si la plupart des banques en ligne ne facturent pas de commissions d'intervention, en revanche presque toutes les banques disposant d'un réseau, exception faite de la Banque postale et de certaines agences du crédit mutuel, les facturent.

Enfin, les frais d'incidents de compte viennent un peu plus enfoncer le clou. En cas d'incident, la banque envoie ainsi à la personne en découvert une lettre d'information pour la prévenir qu'elle est dans le rouge. Elle est facturée 24 euros. 

Un plafonnement envisagé pour les plus modestes

Cumulés, ces frais coûtent donc très cher, surtout pour les clients les plus fragiles. D'après la Banque de France, ces derniers ont versé en moyenne 320 euros de frais en 2017.

Mais dans certains cas, la facture peut même atteindre plusieurs milliers d'euros par an, comme l'avait montré une enquête de 60 millions de consommateurs.

En ce sens, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a indiqué, dimanche 8 juillet, que le futur plan pauvreté inclurait un plafonnement des frais bancaires pour les plus modestes. 

Parmi les pistes à l'étude, l'une consisterait à plafonner les frais pour incidents bancaires des clients qui bénéficient de l'«offre spécifique».

Introduite en 2014, cette «offre spécifique» consiste pour les banques à proposer aux clients les plus fragiles, un service basique à bas coût.

Aujourd'hui, seulement 350.000 personnes en bénéficierait. Or, selon la Banque de France, 3,6 millions de clients, pourraient y avoir droit.

Le gouvernement pourrait donc revoir l'offre spécifique afin que les banques la propose  davantage à leurs clients.

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