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Encore un samedi noir ?

Les gilets jaunes se mobilisent une nouvelle fois, le samedi 8 décembre. Mais les craintes sont nombreuses. [GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP]

Malgré les concessions annoncées par le gouvernement, les «gilets jaunes» restent très mobilisés, et la journée du samedi 8 décembre s’annonce à haut risque.

Des voitures sur le toit, des commerces pillés, des barricades, des bâtiments en flammes… Les images terribles de la semaine dernière sont encore dans toutes les têtes, et la crainte d’un nouveau samedi noir, peut-être encore plus violent, inquiète le pays.

Malgré les tentatives d’apaisement du gouvernement, symbolisées par l’annulation de la hausse des taxes sur le carburant, la colère des «gilets jaunes» n’est pas retombée.

Sur les réseaux sociaux, des dizaines de milliers de personnes se disent prêtes à rejoindre Paris samedi, suivant des appels à une mobilisation encore plus radicale.

Des casseurs en grand nombre

L’Elysée craint d’ailleurs une journée de «très grande violence» due à un «noyau dur de plusieurs milliers de personnes». Ces groupes s’apprêteraient à rejoindre la capitale «pour casser et pour tuer».

Déjà bien visibles il y a une semaine, les individus au visage masqué sont donc attendus encore plus nombreux demain qu’il y a une semaine.

«C’est pour eux le terrain opportun, ils ne sont freinés par personne, car il n’y a aucune organisation chez les 'gilets jaunes'», analyse Rémi Bourguignon, spécialiste des mouvements sociaux.

Face à ces quasi-professionnels de la guérilla urbaine, les forces de l’ordre ont conscience d’être des cibles. Décrivant des personnes armées de bouteilles d’acide, de cocktails Molotov ou de frondes, le syndicat de police Alliance a tiré le signal d’alarme, alors que le déploiement des forces de l’ordre s’annonce massif.

Près de 90.000 fonctionnaires seront ainsi déployés sur l’ensemble du territoire, a annoncé ce jeudi soir Edouard Philippe. Selon le Syndicat des commissaires de la police nationale, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, leur a demandé d’adopter une stratégie plus offensive, en allant rapidement au contact des personnes violentes.

Le Parisien indique ainsi que des membres de la Bac pourraient épauler au maximum les CRS afin d’exfiltrer les casseurs présents dans les rangs des manifestants.

Une douzaine de véhicules blindés seront également mobilisés, pour dégager les barricades sans attendre. Face à l’ampleur de la menace, les organisateurs de nombreux événements ont préféré renoncer et annuler, partout en France. Plusieurs matchs de Ligue 1 ont ainsi été reportés, alors que des musées et la tour Eiffel resteront fermés.

Quant au Téléthon, prévu sur la place de la Concorde, à Paris, il a été contraint de déménager. Dans les rues, de nombreux commerçants auront tiré le rideau pour éviter les saccages.

Une contagion possible

Si les «gilets jaunes» monopolisent une large part des forces de l’ordre, le gouvernement doit également faire face à la fronde des lycéens, depuis mercredi.

Des affrontements parfois très violents se sont déroulés à plusieurs reprises devant les grilles des établissements.

Hier, un cap a d’ailleurs été franchi jeudi avec au moins 200 lycées bloqués, lorsque 146 interpellations ont eu lieu à Mantes-la-Jolie (Yvelines). «Avec les jeunes, le risque est maximal, prévient Rémi Bourguignon.

Une bavure pourrait avoir des conséquences politiques très lourdes». Le gouvernement s’apprête également à composer avec la grève des routiers, qui commence dimanche soir, et les manifestations prévues par les agriculteurs tout au long de la semaine prochaine.  

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