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Procès du viol au «36» : les deux policiers condamnés à 7 ans de prison ferme

Une peine de sept ans d'emprisonnement avait été requise mercredi contre les deux policiers jugés aux assises à Paris pour le viol d'une touriste canadienne en avril 2014 au 36 Quai des orfèvres.  [Bertrand GUAY / AFP/Archives] Une peine de sept ans d'emprisonnement avait été requise mercredi contre les deux policiers jugés aux assises à Paris pour le viol d'une touriste canadienne en avril 2014 au 36 Quai des orfèvres. [Bertrand GUAY / AFP/Archives]

Antoine Quirin et Nicolas Redouane, deux agents de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) jugés aux assises à Paris pour le viol d'une touriste canadienne en avril 2014, au 36 Quai des orfèvres, ont été condamnés à sept ans de prison ferme.

Cette peine de sept ans d'emprisonnement avait été requise mercredi.

«Ils ont été reconnus coupables du viol en réunion d'Emily Spanton», a déclaré le président de la cour d'assises, Stéphane Duchemin. La cour a été «convaincue» par «les déclarations constantes de la victime» et par "les éléments scientifiques et techniques», dont les expertises ADN et les analyses de la téléphonie, a ajouté le président. Les policiers, eux, niaient le viol, expliquant que la plaignante était consentante pour des relations sexuelles. 

La cour a également pris en compte «la particulière gravité des faits» à l'encontre d'une jeune femme sous l'influence de l'alcool et le «lieu de commission des faits», le siège de la police judiciaire. La cour a ordonné l'inscription des deux ex-policiers au fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS). Les deux hommes, qui ont été menottés, devront en outre verser 20 000 euros à la victime. Antoine Quirin a éclaté en larmes à l'énoncé du verdict.

«Ce soir-là, ils n'étaient pas la police mais des usurpateurs indignes de brassards et ils se sont comportés comme ceux qu'ils pourchassent. Ce soir-là, ils avaient basculé du mauvais côté», avait déclaré l'avocat général Philippe Courroye.

«Mon intime conviction, c'est qu'au cours de cette nuit du 22 au 23 avril, dans les locaux de la BRI, Emily Spanton a bien été une victime non consentante d'actes sexuels», avait-il ajouté.

Des versions «totalement opposées»

Les accusés et la plaignante avaient deux versions «totalement opposées», a souligné l'avocat général. Mais les versions des policiers recèlaient «des dissimulations évidentes et des incohérences manifestes».

Les deux ex-policiers de la prestigieuse BRI (Brigade de recherche et d'intervention), jugés depuis le 14 janvier pour «viol en réunion», ont toujours clamé leur innocence. Ces accusés, qui comparaissent libres, encourent 20 ans de réclusion criminelle.

La jeune femme et les accusés s'étaient rencontrés le 22 avril 2014 dans un pub, lors d'une soirée très arrosée. Ils s'étaient ensuite rendus au «36», alors siège de la police judiciaire.

Selon des témoins, quand Emily Spanton est entrée dans les locaux à 00H40, en titubant, elle était joyeuse, alors qu'à 02H00, la touriste canadienne était en état de choc, effondrée. Elle affirme avoir été violée par les deux accusés, et par un troisième homme qui n'a jamais été identifié.

Le verdict est attendu jeudi.

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