En direct
A suivre

Versailles : six mois de prison avec sursis pour l'auteur de tags antisémites dans le RER

Cette affaire survient dans un contexte d'inquiétude en France avec la découverte de nombreuses inscriptions à caractère antisémite ces dernières semaines dans plusieurs villes.[Martin BUREAU / AFP]

Un homme de 65 ans, auteur d'une cinquantaine de tags antisémites dans le RER, a été condamné à six mois de prison avec sursis samedi soir, à Paris, pour «dégradations de biens d'utilité publique», a annoncé son avocate.

Sa peine a été assortie d'une mise à l'épreuve avec obligation de soins pendant deux ans, ainsi qu'à l'obligation d'indemniser la SNCF, a rapporté Me Charlotte Paredero.

Quant au caractère antisémite et injurieux des graffiti, il a fait l'objet d'une disjonction et la décision n'a pas été prise à ce jour sur des poursuites dans ce volet, a indiqué samedi soir une source judiciaire.

«C'est un coup de folie d'un monsieur qui ne sait pas l'expliquer et le tribunal lui-même s'est interrogé sur le mobile de ces actes qui pourraient avoir des origines psychologiques», a expliqué son conseil.

Jugé en comparution immédiate, le soixantenaire n'a pu faire l'objet d'une expertise avant son procès.

Une cinquantaine de tags en dix jours

«C'est un fonctionnaire depuis quarante ans avec un casier judiciaire vierge, mais qui se trouve aujourd'hui acculé avec des dettes liées à des difficultés familiales : sa mère est hospitalisée en longue durée et il a un fils handicapé à 85%», a poursuivi son avocate après l'audience.

«Il a voulu exprimé un mécontentement de la pire des manières, sans connaître le sens et le caractère antisémite des symboles utilisés», a-t-elle ajouté. «Aucun élément des investigations à son domicile ou sur son téléphone n'a démontré de penchant antisémite chez lui.»

De nombreux tags (croix gammées et insultes) avaient été retrouvés par la SNCF sur les murs des gares ou des trains du RER C. La SNCF a porté plainte pour «dégradation» et «incitation à la haine».

Le fonctionnaire, qui a reconnu les faits, avait été interpellé mercredi matin en flagrant délit par des agents de la sûreté ferroviaire en gare de Versailles Rive Gauche, après avoir été repéré via la vidéosurveillance, selon une porte-parole de SNCF Transilien. Il a ensuite été remis aux policiers de la brigade des réseaux franciliens (BRF). Selon cette même source, il y a très vite eu «une forte présomption» qu'un seul homme était l'auteur de ces graffitis, réalisés sur une dizaine de jours.

Cette affaire survient dans un contexte d'inquiétude en France avec la découverte de nombreuses inscriptions à caractère antisémite ces dernières semaines dans plusieurs villes.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités