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A Marseille, 9 minutes de silence pour les victimes de la rue d'Aubagne

En mémoire des 8 morts dans les effondrements: Simona, Julien, Niasse, Cherif, Ouloumé, Emmanuelle, Taher - des voisins et des proches ont allumé des torches et entamé une procession dans le quartier.[Boris HORVAT / AFP]

Des dizaines de Marseillais se sont rassemblés rue d'Aubagne dimanche matin pour rendre hommage aux victimes de l'effondrement des immeubles six mois plus tôt, a constaté une journaliste de l'AFP.

A 9H05, heure à laquelle les 63 et 65 rue d'Aubagne se sont effondrés le 5 novembre, entrainant dans leur chute l'immeuble voisin du 67, des dizaines de personnes se sont rassemblées malgré un vent glacial au plus proche du lieu du drame, toujours impossible à approcher.

Ils ont observé 9 minutes de silence, pour certains en pleurs. Deux conseillers municipaux d'opposition, Benoît Payan (PS) et Jean-Marc Coppola (PCF) étaient présents.

En mémoire des 8 morts dans les effondrements: Simona, Julien, Niasse, Cherif, Ouloumé, Emmanuelle, Taher - des voisins et des proches ont allumé des torches et entamé une procession dans le quartier.

«Nous avons aussi prévu une 9è torche pour Zineb, une victime collatérale de la rue d'Aubagne», a déclaré une membre du collectif du 5 novembre, qui organisait la commémoration. Zineb Redouane, une octogénaire, avait été touchée au visage par des morceaux de grenade lacrymogène lors d'une manifestation notamment contre le logement indigne, le 1er décembre, alors qu'elle se trouvait à sa fenêtre, au 4e étage. Elle était décédée le lendemain, sur la table d'opération.

Six mois après le drame de la rue d'Aubagne, la psychose sur les immeubles menaçant ruine reste vive. 2.558 personnes ont été évacuées de leur immeuble, déclaré «en péril», après le 5 novembre. Plus de 600 Marseillais vivent encore à l'hôtel, en l'attente d'un relogement.

Dans un communiqué, la fondation Abbé Pierre estime que «plus de 100.000 personnes vivent toujours dans des logements indignes» à Marseille et appelle à un «sursaut des pouvoirs publics dont la réponse a été jusqu'à maintenant bien insuffisante au regard de l'ampleur de la crise».

Le Collectif du 5 novembre - Noailles en colère et la Fondation Abbé Pierre demandent la signature d'une charte de relogement impliquant l'Etat, la Métropole et la Ville avec des engagements permettant de garantir les droits des délogés. 

«Le drame de la rue Aubagne a endeuillé la ville de Marseille. Depuis ce drame, beaucoup a été fait mais beaucoup reste à faire. Je partage l'impatience des Marseillais, je reste pleinement mobilisé à leurs cotés et je continuerai à faire en sorte que les choses avancent plus rapidement», a indiqué dans un communiqué le ministre du logement, Julien Denormandie.

M. Denormandie a proposé lors de sa dernière visite à Marseille que l'État, grâce à son opérateur l’Anah (agence nationale pour l'amelioration de l’habitat) «finance les travaux de réhabilitation d'urgence des logements indignes avec dans un second temps un remboursement par le propriétaire, qui est normalement responsable des travaux».

Vendredi, la mairie de Marseille a annoncé la signature d'une charte avec les professionnels de l'immobilier, notamment la Fnaim (fédération nationale de l'immobilier) pour améliorer les diagnostics et la prise en charge des situations à risque.

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