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Canicule : la France va transpirer cette semaine

Les pouvoirs publics ont pris des mesures pour tenter de limiter les effets de la canicule à venir.[Fred TANNEAU / AFP]

Les thermomètres vont s’affoler cette semaine. Météo France prévoit en effet au moins six jours consécutifs de canicule, à partir d’aujourd’hui, sur une grande partie du pays.

L’ampleur de cette vague brûlante s’annonce exceptionnellement forte pour un mois de juin, ce qui oblige les autorités à s’organiser en urgence pour éviter le pire. L’objectif est de ne pas revivre le dramatique épisode de 2003, qui avait été à l’origine d’une surmortalité de 15 000 personnes, notamment les plus fragiles.

Des réponses adaptées

Si les pouvoirs publics ont rapidement pris les devants, c’est que «cette vague de chaleur pourrait être remarquable par sa précocité et son intensité», a averti Météo France. Les météorologues s’attendent en effet à voir les thermomètres grimper jusqu’à 40 °C (sous abri) en journée, tandis que les nuits ne devraient pas redescendre sous les 25 °C. On peut donc parler de canicule, puisque ce phénomène durera trois jours et nuits d’affilée.

Pour faire face à cette immense masse d’air chaud, en provenance du Maghreb et d’Espagne, les urgences hospitalières se tiennent prêtes et le niveau trois du plan canicule (qui en compte quatre) a par exemple été déclenché par la préfecture d’Ile-de-France. Il prévoit une campagne de prévention sur les chaînes de télévision et les radios dès aujourd’hui, ainsi que l’ouverture d’une plate-forme d’information (0800 06 66 66) pour fournir les bons conseils (boire, se mouiller, rester au frais, protéger sa peau…). Les personnes les plus vulnérables ayant été inscrites au fichier Chalex (pour «Chaleur extrême»), seront également contactées régulièrement par un service dédié, pour s’enquérir de leur état de santé.

Par ailleurs, à Paris, de nombreux parcs et jardins, où les températures sont un peu moins élevées, seront ouverts toutes les nuits à partir de ce soir. Plus de 1 000 fontaines à eau ont également été installées dans les rues de la capitale. Si les pôles urbains sont répertoriés comme étant les endroits les plus critiques en cas de fortes chaleurs, c’est bien l’ensemble du territoire qui se prépare à l’offensive (seules la façade maritime nord et la Corse devraient être épargnées). Les acteurs locaux (écoles, associations… ) sont ainsi en relation avec leur préfecture, pour appliquer d’autres mesures, telle l’annulation d’événements devant réunir du public.

Le réchauffement en question

La précocité du phénomène et son ampleur inquiètent vivement les scientifiques. Dans ce contexte, le réchauffement climatique est clairement pointé du doigt. Selon Météo France, les températures ont augmenté en moyenne de 1,4 °C depuis 1990. Et d’après ses scénarios, «le réchauffement pourrait atteindre 2 °C à l’horizon 2071-2100», voire 4 °C, pour les cas les plus pessimistes.

D’ici là, les vagues de chaleur devraient devenir deux à trois fois plus nombreuses dans les trente années à venir. Le météorologue François Gourand a ainsi expliqué que les pics de chaleur connus en 2016 et 2017 en juin et septembre étaient auparavant «réservés à la période de juillet à mi-août». La semaine étouffante que s’apprête à traverser la France pourrait donc n’être qu’un avant-goût.

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