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Une inconnue lègue 5 tableaux de Gustave Caillebotte au musée d'Orsay

Le musée d'Orsay ne possédait que sept œuvres de Gustave Caillebotte, dont «Rue de Paris, temps de pluie»[SCOTT OLSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Le musée d'Orsay, qui ne possédait que sept œuvres de Gustave Caillebotte, vient de recevoir un cadeau exceptionnel de la part d'une parfaite inconnue : elle leur a légué cinq autres tableaux du célèbre peintre français.

L'histoire racontée par Le Parisien ressemble presque à un miracle de Noël. Tout a commencé le 18 décembre dernier, lorsque le service juridique du musée apprend qu'il figure sur le testament d'une certaine Marie-Jeanne Daurelle. La vieille dame, qui habitait Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) jusqu'à sa mort, leur cédait trois peintures et deux pastels de Gustave Caillebotte. 

L'incroyable histoire d'un trésor familial

Quelques semaines plus tard, Sylvie Patry, directrice de la conservation et des collections du musée d'Orsay, se rend dans l'appartement de la mystérieuse donatrice. Et malgré la grande valeur des cinq tableaux accrochés au mur (l'une des œuvres de Gustave Caillebotte, «Chemin montant», a été vendu à 19,9 millions d'euros à New York cette année, un record) la vieille dame vivait modestement. «Le contraste entre ces œuvres et le quotidien très simple d'une vie, le papier peint, un mobilier ordinaire, c'était très émouvant», se souvient la directrice. «Ils étaient accrochés un peu comme des photos de famille», a-t-elle ajouté. 

Une impression qui s'est révélée exacte : deux des trois peintures représentent Jean Daurelle, l'arrière-grand-père de la donatrice qui avait été le majordome du peintre. Et sur les deux pastels, c'est Camille, fils de Jean et grand-père de Marie-Jeanne, que l'on aperçoit. 

Les tableaux de ce peintre qui n'a pas connu la gloire de son vivant trônaient ainsi sur les murs de la famille Daurelle depuis la fin du XIXe siècle. C'est plus de cent ans plus tard, en 1994, que le talent de Gustave Caillebotte fut reconnu dans le monde entier grâce à la grande rétrospective du Grand Palais. Cette même année, Marie-Jeanne comprend que des chefs-d'œuvre sont accrochés dans sa chambre et son salon. 

Un cadeau désintéressé

Alors qu'elle aurait pu les vendre et toucher une petite fortune (elle n'en a vendu qu'un, à regret, pour payer les travaux et le toit de sa maison de famille selon sa voisine), Marie-Jeanne Daurelle a choisi de prendre contact avec le musée d'Orsay et la directrice de l'époque dès les années 1990 pour en faire profiter les amateurs d'art. Les responsables actuels, eux, n'avaient jamais entendu parler d'elle. 

Ses trésors de famille ont par la suite été exposés à la Royal Academy de Londres en 1996, puis à Lausanne en 2005. 

Marie-Jeanne Daurelle vivait avec son frère Jean-Louis, disparu quelques années plus tôt. Tous deux étaient célibataires et sans enfant. Après avoir été transmis de génération en génération pendant plus d'un siècle, les tableaux reviennent finalement au musée d'Orsay. L'octogénaire a également donné son appartement et ses liquidités à la fondation des Apprentis d'Auteuil, qui s'occupe des jeunes en difficulté. 

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