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Pierre-Yves Bournazel : «Mes propositions pour réduire le train de vie de la mairie de Paris»

Le député Agir-Les Constructifs est candidat centriste aux municipales à Paris. [© Martin BUREAU / AFP]

Pierre-Yves Bournazel, candidat centriste dans la capitale et député Agir-Les Constructifs du 18e arrondissement, présente ce mercredi 16 octobre à CNEWS ses mesures destinées à diminuer les dépenses de fonctionnement de l'administration parisienne, de 60 millions d'euros.

Selon le conseiller de Paris, il est en effet impératif de «moderniser le fonctionnement de l'hôtel de ville». Pas question toutefois d'un grand chamboulement pour lui : «il y a des choses qui ont été faites, qui sont aujourd'hui des acquis pour la ville. Mais de nouvelles sont à réaliser, la prochaine mandature doit permettre d'évoluer».

Première mesure s'il était élu, symbolique : la réduction du salaire du maire de Paris. «Je souhaite le diminuer de 20 %, soit une indemnité nette de 5.200 euros par mois, contre 6.500 actuellement. C'est une économie modeste mais nécessaire. Quand on demande aux autres, il faut se l’appliquer à soi-même», souligne Pierre-Yves Bournazel.

Les véhicules de service dans le viseur

Dans le même ordre d'idée, «on ne peut pas à la fois demander aux gens de renoncer à leur voiture, et avoir un exécutif qui ne soit pas en cohérence». Le candidat supprimerait ainsi les véhicules de service. «Les chauffeurs de l'hôtel de ville réalisent en moyenne 18.000 transports par an [14.000 selon la municipalité, ndlr]. Même s'il n'y a pas de chauffeur attribué et que chaque élu peut faire une demande, c'est un service qui coûte cher». L'économie se chiffre à environ 23 millions d'euros sur l'ensemble de la mandature, soit près de 3,8 millions par an. Le sort des agents concernés : «redéployés sur d'autres missions au service des Parisiens», propose le député.

A la place, pour se déplacer, les élus utiliseraient «les transports en commun et le vélo», ainsi qu'un abonnement taxi «pour les besoins ponctuels, sur justificatif, comme dans les entreprises», imagine l'élu du 18e. Des alternatives qu'il chiffre à «quelques dizaines de milliers d'euros par an». Et pour les déplacements à l’extérieur de Paris ? «A moins de 4h, je privilégie le train pour  une emprunte carbone limitée. En avion, les élus s’engageraient à faire une compensation carbone», imagine-t-il.

trop de collaborateurs pour le maire ?

Pierre-Yves Bournazel souhaiterait aussi dégraisser dans les bureaux de l'hôtel de ville, en «réduisant le nombre de collaborateurs du maire et des adjoints». Il se base sur les 165 collaborateurs recensés en 2015 par la chambre régionale des comptes [145 aujourd'hui selon la mairie] et propose «de diviser ce nombre par deux, pour qu’il se situe autour de 80 personnes». Une mesure qui permettrait «de mettre fin à hypercentralisation de la décision et offrirait plus de fluidité pour travailler avec l’administration parisienne. Celle-ci est reconnue pour ses compétences, mais se sent souvent coupée des prises de décision, ce qui a entraîné plusieurs dysfonctionnements dans la gestion de dossiers». Il table sur une économie de 5,5 millions par an, en divisant par deux les 11 millions de salaires annuels bruts de ces collaborateurs estimés par la chambre régionale des compte. Selon la mairie, l'enveloppe annuelle est désormais plutôt de 8,8 millions d'euros.

Le candidat centriste envisage aussi de supprimer un avantage controversé des conseillers de Paris : les jetons de présence, des rémunérations qu'ils touchent pour siéger dans les conseils d'administration des sociétés d’économie mixte rattachés à la ville. «Je considère qu'il s'agit du prolongement des fonctions d’élu. Cela permettrait d’économiser 2 millions d'euros sur la mandature», souligne Pierre-Yves Bournazel. Côté mairie, on indique que la somme maximum concernée est de 985.000 euros.

Une seconde catégorie de personnel municipal se trouve dans son viseur : les dirigeants des bailleurs sociaux. Le député Agir propose ainsi «une baisse d’au moins 30 %» de leurs rémunérations, qui sont de l’ordre de 10.000 à 15.000 euros mensuels. «Ils ont une vocation sociale», martèle-t-il, en souhaitant également que leurs indemnités de départ ou les avantages dont ils bénéficient, comme le rachat des RTT, par exemple, soient aussi «largement revus à la baisse». Un sujet qui avait fait scandale il y a quelques années.

Autre passage obligé : la transparence. Pierre-Yves Bournazel souhaite ainsi la mettre en place sur les frais de représentation «en publiant tout sur le site internet Paris.fr, par l'intermédiaire d’un poste de déontologue qui serait créé. C’est ainsi que nous fonctionnons à l’Assemblée nationale», plaide de le député. Selon les dernières données disponibles, en 2015 la somme globale consacrée sur le budget de la ville à ces frais représentait  241.559 euros, d'après la chambre régionale des comptes. A l'époque, l'institution avait d'ailleurs pointé un «contrôle a posteriori inexistant».

Un total de 60 millions d'euros économisés

Enfin, en cas d'élection, le candidat mettrait fin au magazine papier municipal A Paris. Celui-ci est tiré à 3,6 millions d’exemplaires et édité à quatre numéros chaque année. «Sur le plan environnemental, il représente 389 millions de pages imprimées sur une mandature, soit 45.000 arbres abattus. Le coût d’impression qui serait économisé représente 2,7 millions d'euros sur une mandature [soit 450.000 euros par an]», argumente l'élu.

Au total, Pierre-Yves Bournazel chiffre les économies qui seraient ainsi réalisées à «60 millions d'euros sur la mandature» [58 millions en se basant sur les chiffres de la municipalité]. Pour rappel, en 2018, les dépenses de la Ville de Paris ont représenté 9,4 milliards d'euros, dont 7,8 milliards de dépenses de fonctionnement.

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