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Paris : un collectif se mobilise contre la reconstruction de la centrale à bétons Lafarge, le groupe répond

Les travaux pour reconstruire cette centrale à béton doivent bientôt commencer. Les travaux pour reconstruire cette centrale à béton doivent bientôt commencer.[© LafargeHolcim]

L'association des riverains du port de Javel (15e) se mobilise à nouveau contre le projet de reconstruction de la centrale à béton Lafarge, qu'elle juge «particulièrement polluante». Le groupe se défend.

Elle a organisé une réunion ce mardi 22 octobre pour demander «le retrait de ce projet inutile et nuisible». Des accusations graves selon le groupe Lafarge, qui a tenu à se défendre, assurant notamment que la centrale à béton actuelle «répondait bien aux normes environnementales et qu'aucune pollution de la Seine n'avait été causée par son exploitation».

Située entre le pont Mirabeau et le parc André Citroën (15e), la centrale à béton est présente ici depuis les années 1960, exploitée par la société Lafarge-Holcim. Elle est l'une des cinq centrales du groupe en petite couronne, «toutes adossées à la voie fluviale».

Mais si cette installation fait déjà débat, c'est surtout le projet de reconstruction et d'extension de cette centrale – dont les travaux doivent bientôt commencer – qui pose problème aux riverains.

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«Aucun déversement de ciment n'est possible»

Les riverains considèrent en effet que l'installation industrielle existante – qu'ils estiment «non conforme aux normes environnementales actuelles» – est déjà «source de nombreuses nuisances pour les riverains et le quartier». Ils redoutent ainsi que le démarrage des travaux de reconstruction et d’extension d'une nouvelle centrale, «dont l’emprise géographique le long de la Seine et les capacités de production et de stockage seront fortement augmentées», ne va faire qu'empirer les choses.

Pour preuve, les riverains assurent – photos à l'appui – avoir constaté «l’existence de nappes de pollution provenant du déversement de résidus de béton dans le fleuve», ainsi que le «nettoyage "sauvage" des installations à l’aide de l’eau de la Seine». «Ce projet cumule les dangers et les nuisances au cœur d’un quartier très densément peuplé», a ainsi communiqué l'association.

Ce à quoi le groupe français Lafarge répond qu'«aucun déversement de résidus de ciment n'est possible dans la Seine», sachant notamment que «le nettoyage des installations et des camions sont réalisés dans un cadre strictement contrôlé» et que les eaux dites «de process» qui contiennent des résidus de ciment «sont totalement confinées sur le site»

2,4 % versus 20 % des besoins du marché parisien

Ils redoutent que l'augmentation de la production apporte son lot de désagréments, avec «120.000 m3 de béton produits par an», «50.000 litres de fioul et d’adjuvants chimiques stockés» ou encore la présence d'une «centaine de camions toupies». Ils citent notamment les nombreuses nuisances dont ils s'estiment victimes : émission de particules toxiques de poussières générées par le transport fluvial, trafic routier quotidien, évacuation des boues des bassins de décantation...

Et ce, alors que selon le communiqué de l'association, la production de cette centrale à béton ne représente que 2,4 % du béton francilien : «très peu significatif au regard des dommages causés à l'environnement». Estimant s'appuyer sur la collecte «d'un grand nombre de documents et d'études», le collectif ainsi mobilisé espère ainsi «obtenir le retrait de ce projet» jugé «nuisible».

Faux, répond Lafarge, qui affirme que la centrale produit «entre 70 et 90.000 m3 de bétons par an», pour couvrir «20 % des besoins du marché parisien», permettant ainsi en outre de participer à «la construction d'ouvrages importants» tels que la Fondation Vuitton ou encore le stade Jean Bouin. Par ailleurs, le groupe défend son positionnement le long de la Seine, alors que le fleuve lui permet justement «de s'approvisionner à 80 % par voie d'eau, ce qui équivaut à 10.000 camions en moins dans les rues de Paris».

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